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Ces stations service qui cassent les prix de l'essence en Suisse alémanique

En Suisse alémanique, un gérant de station-service a décidé de casser les prix des carburants
En Suisse alémanique, un gérant de station-service a décidé de casser les prix des carburants / 12h45 / 2 min. / le 9 septembre 2024
Alors que les prix de l'essence restent élevés en Suisse alémanique, un pompiste a décidé de casser les prix dans ses quelques stations. Et à proximité, la concurrence doit suivre pour le plus grand bonheur des consommateurs.

Dans sa station service de Pfäffikon (SZ), Michael Knobel vend son essence en moyenne une quinzaine de centimes moins chère que dans les autres stations de sa région, dans les cantons de Schwyz et de Zurich. Ailleurs en Suisse, les prix dans ses stations Etzelpark peuvent parfois afficher plus de vingt centimes de différence avec la concurrence.

L'homme d'affaires gère cinq stations-essence en Suisse alémanique, son activité est rentable et donne des sueurs froides aux grands exploitants. Son secret: un travail efficace et des marges légèrement plus basses.

Au grand dam des géants

"C'est travailler efficacement, bien acheter et, peut-être, être heureux en gagnant un peu moins par litre", expose-t-il. Derrière sa propre affaire, il poursuit un but politique plus large: "Un des principaux objectifs de l'entreprise est de faire baisser le prix de l'essence de 10 à 15 centimes dans toute la Suisse."

Et pour cause: quand Etzelpark casse ses prix à la pompe, la concurrence proche est presque contrainte de suivre. "Vous pouvez difficilement vendre plus cher à une distance aussi proche, parce que si les prix sont plus élevés, les clients vont tout simplement de l'autre côté", explique Ramon Werner, directeur général de Volenergy qui exploite quelque 700 stations en Suisse, dont de grosses marques comme BP ou Shell.

"Mais si je devais pratiquer ces prix dans toute la Suisse, nous pourrions fermer", poursuit l'exploitant, qui estime que ces prix réduits seraient "intenables à long terme pour continuer d'investir et payer des salaires corrects". Pour rappel, le prix de l'essence à la consommation est composé du prix d'achat et des coûts fixes pour environ un tiers, de taxes pour environ 50% et le reste constitue la marge commerciale de l'exploitant.

"Bonne concurrence" pour les consommateurs

De son côté, le surveillant des prix de la Confédération Stefan Meierhans salue l'existence de cette essence moins chère. "Une concurrence efficace est toujours le meilleur surveillant des prix", estime-t-il. "J'espère vraiment que la concurrence jouera encore plus à l'avenir, au profit des consommateurs."

Michael Knobel, quant à lui, a désormais pour objectif d'ouvrir entre 25 et 50 nouvelles stations à travers la Suisse et de continuer à faire pression à la baisse sur les prix du carburant.

Harry Stitzel (SRF) avec Julien Guillaume/jop

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