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Credit Suisse a versé des bonus et des dividendes malgré des comptes dans le rouge

L'action de Credit Suisse ne correspond plus aux exigences de prix de la Bourse de New York. [Keystone - L'affaire Credit Suisse.]
La revue de presse alémanique / Le 12h30 / 2 min. / le 17 mars 2024
Le Credit Suisse a versé 32 milliards de francs suisses en bonus durant la dernière décennie avant son rachat en catastrophe par sa rivale UBS, alors que la banque était dans le rouge, affirme dimanche l'hebdomadaire SonntagsZeitung.

A deux jours du premier anniversaire du sauvetage in extremis de la deuxième banque de suisse, l'hebdomadaire s'appuie sur le rapport des avocats d'UBS dans le cadre des poursuites lancées par des investisseurs en colère.

Ainsi, la banque aujourd'hui absorbée par UBS a versé chaque année environ 1 million de francs à chacun de ses 1557 gestionnaires de risques sur cette période, quel que soit l'état des finances de la banque, affirme l'hebdomadaire. "Une autre constante était le versement de dividendes par le Credit Suisse", souligne-t-il encore.

Ce n'est qu'au printemps 2023 que les autorités fédérales ont interdit à la banque de verser un dividende, comme les dirigeants en avaient l'intention alors que l'établissement était déjà au coeur d'une tempête qui allait finalement l'emporter.

Montages financiers

Pour financer tout cela, les dirigeants du Credit Suisse ont procédé à des montages financiers pour trouver l'argent servant à financer les largesses aux actionnaires.

Credit Suisse a d'abord puisé l'argent dans les filiales, en particulier la branche suisse, qui est restée jusqu'au bout le joyau de la couronne. Sur la période 2016 - 2020, ce sont ainsi 3,4 milliards de francs qui ont été pompés de la filiale suisse de la banque vers la holding qui versait les dividendes sous formes de prêt à court terme connus sous le nom de Short term intercompany debt.

Et c'est ensuite que les dirigeants ont eu l'idée de faire appel à des obligations AT1, devenues fameuses parce que l'autorité de surveillance des marchés financiers Finma a déclaré le jour du rachat sans valeur ces titres à risques de Credit Suisse, pour un montant de près de 16 milliards de francs.

>> Relire : Née du sauvetage de Credit Suisse, la "controverse des AT1" devant les tribunaux

Ces obligations portaient des taux d'intérêt très élevés, note l'hebdomadaire et le montage n'était donc pas viable au regard des performances du groupe bancaire.

Crise de confiance

Au printemps 2021, Credit Suisse est victime coup sur coup de deux naufrages financiers (Greensill et Archegos) qui lui coûtent des milliards. C'est le début de la crise de confiance qui a finalement coulé l'entreprise.

"La question est de savoir si tout cela était réellement légal", s'interroge la SonntagsZeitung. "Le ministère des Finances dit depuis un an que cela est en train d'être clarifié. Cela n'est toujours pas arrivé", souligne l'hebdomadaire.

ats/lan

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