Daniel Borel l'emporte devant la justice qui ordonne à Logitech de revoir son assemblée générale
Très critique à l'égard de Wendy Becker, l'actuelle présidente du conseil d'administration, Daniel Borel souhaite présenter un candidat alternatif, Guy Gecht, lors de la prochaine assemblée des actionnaires, le 4 septembre.
Mais devant le refus de l'entreprise valdo-californienne, il s'est tourné vers la justice qui lui a donné gain de cause, selon l'ordonnance de mesures provisionnelles rendue publique lundi.
Des conditions réunies, selon la Cour
Le tribunal rappelle que les actionnaires peuvent demander l'inscription d'un objet à l'ordre du jour s'ils détiennent au moins 0,5% du capital-actions, dans le cas d'une société cotée en bourse. Or Daniel Borel, cofondateur du fabricant de périphériques informatiques, possède une participation de 1,5% dans le groupe.
La Cour civile reconnaît que le souhait de Daniel Borel de voir Guy Gecht prendre la tête du conseil d'administration "a peu de chances d'aboutir compte tenu de la position du principal intéressé", qui a affirmé qu'il refuserait. "Mais la concrétisation de cette proposition n'est néanmoins pas absolument impossible. En définitive, il appartiendra aux actionnaires de décider". Le tribunal ordonne ainsi à Logitech International d'inclure dans sa convocation à l'AG la proposition de son cofondateur.
Daniel Borel "heureux", Logitech "surprise"
"Je suis heureux que la justice ait confirmé la légitimité de ma démarche pour le respect des droits des actionnaires", a indiqué Daniel Borel, dans une réaction écrite. "Je regrette seulement qu'il ait fallu recourir aux tribunaux pour faire reconnaître ce qui aurait dû aller de soi".
Sur le fond, Daniel Borel estime qu'il est "urgent de raviver l'esprit créatif" de Logitech. Il estime que la présidente actuelle et la CEO manquent "d'un bagage technologique et de l'expérience pertinente dans l'industrie de la haute technologie". Il reproche notamment à la présidente des "erreurs répétées" durant la pandémie.
Logitech, pour sa part, est "surprise" d'une décision qui établit qu'un membre du conseil d'administration peut être contraint d'être nommé à la présidence. Elle regrette que "l'ajout de cette proposition sans objet crée une confusion inutile pour les actionnaires", a indiqué l'entreprise qui ajoute que l'assemblée des actionnaires doit se dérouler "comme prévu et sans retard".
ats/miro