La banque suisse Julius Baer est la parfaite illustration du problème. Elle a prêté au milliardaire autrichien René Benko, qui a lourdement investi dans l'immobilier commercial. Sauf qu'une fois les taux relevés, René Benko n'avait plus de quoi honorer ses créances et Julius Baer s'est retrouvé avec une perte de plus de 600 millions de francs.
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Ce scénario risque de se répéter en Europe, en Asie et aux Etats-Unis. Parce que l'immobilier commercial, comme les bureaux ou les magasins, n'est plus aussi rentable. Et la demande baisse à cause du télétravail et du commerce en ligne.
Des montants très importants en jeu
Les montants en jeu font frémir: quelque 2000 milliards de dollars de crédits investis dans l'immobilier commercial arrivent à échéance à la fin de l'année prochaine. Et aujourd'hui déjà, observe François Savary, économiste et stratégiste indépendant, il y a cette estimation très inquiétante.
"Il faut toujours prendre les chiffres avec des pincettes", souligne le spécialiste, "mais des estimations ont été données sur Bloomberg par exemple qu'aujourd'hui, un trillion, soit mille milliards de dollars, sont considérés comme quasi en taux de détresse, ce qui veut dire qu'ils sont menacés. C'est donc très important."
Raison pour laquelle la Banque centrale européenne s'alarme et que les régulateurs américains veulent mieux contrôler l'exposition des banques à ce secteur en difficulté.
Pour l'heure, l'atterrissage en douceur est encore possible, mais seulement si les Banques centrales baissent bientôt les taux et surtout si aucune banque ne panique et ne cherche à se débarrasser à la hâte de ses crédits risqués.
Sujet radio: Katja Schaer
Adaptation web: ebz