De plus en plus d'entreprises s'engagent à la neutralité carbone, mais peu agissent vraiment
L’an passé, ce consortium, qui réunit trois instituts de recherche, calculait qu’à peine 50% des entreprises étudiées — elles sont près de 2000 — s’engageaient à décarboner leurs activités. Cette année, elles sont plus de 60%.
Malgré cette apparente bonne nouvelle, la plupart des grandes sociétés continuent de rejeter des gaz à effet de serre, qu’elles masquent en ayant recours à des compensations carbone. Sur le papier, cela leur permet de réduire leur empreinte à zéro, en finançant par exemple la reforestation.
Des mesures préalables
Pour Celia Sapart, climatologue et directrice scientifique chez CO 2 Value Europe, les entreprises devraient d’abord mettre en œuvre de vraies mesures pour réduire leurs émissions. "Il y a tout un tas de mesures qu'il faut prendre au préalable. Ce sont des mesures de sobriété, des mesures d'efficacité énergétique, d'efficacité en termes d'utilisation des matériaux", explique Celia Sapart mardi dans La Matinale de la RTS.
"Il faut vraiment arriver à diminuer les émissions en allant vers plus de renouvelable, vers des énergies bas-carbone. Et la dernière solution, quand on n'arrive pas à décroître plus qu'un certain niveau, c'est éventuellement de faire de la compensation carbone", poursuit la chercheuse.
Chiffrer son empreinte carbone
Pour la climatologue, les entreprises qui s’engagent à réduire leurs émissions doivent aussi commencer par chiffrer leur empreinte carbone. "Il faut d'abord être capable de la comptabiliser pour ensuite pouvoir savoir aussi où agir."
"Et c'est parfois très compliqué de bien comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre. Mais maintenant, les entreprises vont être de plus en plus obligées de le faire."
Malgré la pression des actionnaires, ce sont les règles environnementales de plus en plus contraignantes qui vont pousser ces prochaines années les plus grands groupes mondiaux à réduire leurs émissions, plutôt que de chercher à les compenser.
Virginie Langerock/asch