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Face à la hausse du coût des matières premières, les boulangeries envisagent d'augmenter leurs prix

Les boulangeries-pâtisseries font face à une hausse des prix de leurs principales matières premières. [Keystone - Martial Trezzini]
Pour faire face à la hausse du coût des matières premières, les boulangeries envisagent d'augmenter leurs prix / La Matinale / 1 min. / aujourd'hui à 06:18
Face à la hausse du coût des matières premières, les boulangeries-pâtisseries pourraient bien augmenter leurs prix de vente. Selon Laurent Buet, le président des Artisans boulangers-pâtissiers-confiseurs vaudois, il n'y a plus d'autres choix possibles.

Aux yeux des économistes, l’inflation est un problème qui appartient au passé. Elle est considérée en Suisse comme maîtrisée. Or, ce n’est pas ce que vivent les boulangeries-pâtisseries au quotidien. Un grand nombre des matières premières qu’elles utilisent voient en effet leur prix augmenter.

C’est par exemple le cas du cacao. Ses cours mondiaux ont atteint des records, avec près de 12'000 dollars la tonne en avril dernier, en raison de mauvaises récoltes. Les noisettes, très utilisées dans la pâtisserie et la confiserie, ont également vu leur prix décoller, tout comme la farine. En raison de la météo, le blé – en Suisse et chez nos voisins – n’a pas poussé en abondance et il n’est pas non plus d’une grande qualité.

Des marges qui fondent

Laurent Buet, patron des boulangeries lausannoises du même nom, déplore cette situation: "Nous avons des hausses de partout et ce sont nos marges qui sont en train de fondre comme neige au soleil". Jusqu’à maintenant, il a très peu répercuté ces augmentations de coûts sur les consommateurs. Mais aujourd’hui, ce n’est plus tenable, selon lui. Il s’est donc décidé à relever ses prix de vente et ce, dès novembre.

Laurent Buet appelle d’ailleurs les autres professionnels de la branche à faire de même. "C'est le conseil que l'on donne à tous nos membres de l'association vaudoise: il faut absolument augmenter nos prix pour que l'on puisse s'en sortir. Si on veut être là encore dans dix ans, c'est une obligation", affirme-t-il dans La Matinale de la RTS.

Autre décision plus radicale: certains produits ne seront plus proposés à la vente. "Un chocolat que l'on payait entre 18 et 20 francs le kilo, on va le payer actuellement entre 58 et 65 francs le kilo", explique Laurent Buet. "On ne va pas pouvoir répercuter ce prix sur le produit fini".

Le coût de l'électricité toujours problématique

L'année dernière, c'était la hausse des coûts de l'électricité qui inquiétait les boulangers-pâtissiers. Entre les fours et les chambres froides, très énergivores, les factures avaient explosé et la branche prédisait même de possibles fermetures.

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"Fort heureusement, nous n'avons pas eu trop de faillites, simplement parce que nous avons pris les choses en main", indique Laurent Buet. "Nous avons consulté les autorités et nous avons réussi à trouver des solutions pour aplanir ces augmentations et pour les différer un tout petit peu".

Aujourd'hui, les tarifs de l'électricité ont baissé, mais cette diminution ne soulagera pas pour autant les boulangeries, grosses consommatrices d'énergie. "L'électricité baisse, mais quand vous signez un contrat, qu'elle baisse ou qu'elle augmente, vous restez au prix que vous avez signé", souligne l'artisan boulanger. "Et le prix qu'ils ont signé il y a une année ou deux ans est extrêmement élevé par rapport à maintenant".

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La maison Buet étudie encore les hausses de prix qui auront cours à partir du mois prochain, mais elle évoque une augmentation de 10 à 20 centimes pour un croissant, par exemple.

Sujet radio: Cléa Favre

Adaptation web: edel

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