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Face aux restructurations, l'heure est à la grève pour les salariés de Volkswagen en Allemagne

Des employés de Volkswagen manifestent leur volonté de faire grève devant l'usine de Zwickau, dans l'est de l'Allemagne, le 1er décembre 2024. [KEYSTONE - HENDRIK SCHMIDT]
Une grève d'ampleur inédite débute lundi parmi les salariés du groupe Volkswagen / La Matinale / 17 sec. / aujourd'hui à 06:25
Le conflit social est désormais inéluctable pour le premier constructeur européen: tous les salariés de Volkswagen en Allemagne sont appelés à cesser le travail à partir de lundi pour s'opposer aux milliers de suppressions d'emplois envisagées.

C'est la première étape d'un mouvement qui pourrait prendre une ampleur inédite si la direction et les représentants du personnels ne parviennent pas à trouver d'accord sur les mesures d'économies pour restructurer le groupe en crise.

Une perspective qui survient en pleine campagne pour les élections législatives anticipées en Allemagne.

"Des grèves d'avertissement commenceront lundi dans toutes les usines", a annoncé dimanche Thorsten Gröger, le négociateur du syndicat IG Metall, à l'issue de la période de dialogue social obligatoire pour 120'000 employés de la marque en Allemagne.

Prêts à une "dure bataille"

"Si nécessaire, ce sera la bataille de négociation collective la plus dure que Volkswagen ait jamais connue", prévient-il, tenant la direction pour "responsable, à la table des négociations, de la durée et de l'intensité de cet affrontement".

Des travailleurs de Volkswagen manifestent leur volonté de faire grève devant l'usine de Zwickau (est de l'Allemagne) le 1er décembre 2024. [KEYSTONE - HENDRIK SCHMIDT]
Des travailleurs de Volkswagen manifestent leur volonté de faire grève devant l'usine de Zwickau (est de l'Allemagne) le 1er décembre 2024. [KEYSTONE - HENDRIK SCHMIDT]

Volkswagen a dit "respecter le droit des salariés" et croire au "dialogue constructif", en vertu du principe de cogestion, pour "parvenir à une solution durable et soutenue collectivement".

L'entreprise précise avoir "anticipé des mesures ciblées pour sécuriser l'approvisionnement d'urgence" pendant le mouvement.

Dix sites et 120'000 salariés

Dans le pays, Volkswagen compte dix sites de production de voitures et environ 300'000 salariés, dont 120'000 pour la marque VW, la plus concernée par le plan d'économies.

Le premier constructeur européen a lancé en septembre une chasse aux coûts inédite, visant des économies de plusieurs milliards d'euros pour redresser sa compétitivité.

Trois séances de négociations entre direction et syndicat ont eu lieu et "la différence entre les positions est encore énorme", selon Thorsten Gröger.

Le fossé s'est même creusé avec le rejet vendredi par la direction d'une contre-proposition syndicale visant à réduire les coûts sans avoir à fermer d'usines en Allemagne.

La direction du groupe continue d'envisager de fermer des usines, trois selon le syndicat, ce qui serait une première dans l'histoire du groupe.

Les deux parties se retrouveront le 9 décembre à Wolfsburg pour un quatrième tour des négociations.

afp/cab

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Plusieurs handicaps

Fleuron de l'industrie automobile allemande, Volkswagen souffre à la fois du ralentissement du marché des véhicules neufs, de la concurrence chinoise, de modèles à batterie pas assez attractifs, et de coûts de main d'oeuvre plus élevés que ses rivaux, selon les experts.

La crise chez Volkswagen reflète les difficultés de l'industrie allemande, confrontée ces derniers mois à une kyrielle de plans sociaux dans les secteurs de l'automobile, la chimie, la sidérurgie, alors que l'activité économique du pays devrait se contracter en 2024, pour la deuxième année de suite.