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Faute de préparation, les rêves de retraite anticipée se concrétisent rarement

En prenant une retraite anticipée, il faut continuer à cotiser à l’AVS et s’attendre à avoir un revenu moindre. [Depositphotos - NatashaFedorova]
Quels sont les freins à la retraite anticipée? / La Matinale / 1 min. / le 3 mai 2024
Une infime minorité de personnes prennent une retraite anticipée, faute de moyens, mais aussi de préparation, révèle un sondage de la banque Raiffeisen publié jeudi. Pourtant, l'idée séduit deux tiers des sondés.

Ce décalage entre envie et réalité a notamment pour cause la méconnaissance des mécanismes de la prévoyance, qui freine considérablement les choses, montre l'étude de Raiffeisen. Rares sont en effet les personnes qui préparent vraiment leur retraite, car le sujet en rebute plus d’un.

En réalité, moins de 20% des actifs s’en préoccupent, et ce sont principalement les hommes (lire encadré). Résultat: à 60 ans, une personne sur deux n’a aucune idée des revenus dont elle disposera à la retraite.

Bonne planification nécessaire

Or, s’offrir le luxe d’arrêter avant l’âge de référence, comme le souhaitent deux tiers des sondés, nécessite une bonne planification. "C'est avec de l'épargne au long cours, qui porte intérêt, que l'on arrive à constituer le capital nécessaire pour pouvoir ensuite en vivre", a expliqué vendredi dans La Matinale de la RTS l'experte LPP en prévoyance professionnelle chez Prevanto Michèle Mottu Stella.

"Concrètement, pour avoir une rente de 2000 francs dès 60 ans, il faudrait avoir un capital d'environ 530'000 francs, à peu près. Alors qu'à 65 ans, pour la même rente mensuelle, on a besoin d'un capital plus petit, de 470'000 francs à peu près. Il faut donc avoir épargné plus vite et plus intensément pour partir à la retraite anticipée", calcule la spécialiste.

S'y intéresser dès 40 ans

C'est d'autant plus vrai que c’est dans les dernières années de vie active que l'on cumule le plus d’argent dans sa caisse de pension. En outre, comme les montants du 1er et du 2e pilier ne suffisent pas forcément pour vivre, il faut encore compléter avec une bonne dose d’épargne supplémentaire.

Moralité: plus on s'intéresse tôt à sa retraite, mieux c'est. L'idéal est de commencer dès l'âge de 40 ans, conseille Michèle Mottu Stella.

Sujet radio: Sylvie Belzer

Adaptation web: Vincent Cherpillod

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Les femmes moins impliquées dans la planification de leur retraite

Moins d'une personne active sur cinq planifie concrètement son départ à la retraite, et les femmes sont encore deux fois moins nombreuses à le faire que les hommes.

"Dans mon ancienne vie, j'étais planificatrice financière. Sur les 4000 rendez-vous que j'ai fait durant mes 25 ans de carrière, 95% l'étaient avec des hommes. Alors que les femmes vivent plus longtemps! Ca m'a interpellé", a raconté la spécialiste en prévoyance professionnelle Danièle Felley dans La Matinale.

"Une lueur d'espoir avec les générations Y et Z"

"Dans la génération des baby-boomers, ainsi que dans la mienne, la génération X, les femmes ne s'y sont pas du tout intéressées, se reposaient sur leur mari. Ou bien elles gagnaient peu d'argent, ne recevaient pas de LPP et donc ne se posaient absolument pas la question", constate-t-elle.

"Maintenant, je vois quand même une lueur d'espoir avec les générations Y et Z [soit les gens nés à partir des années 80, ndlr]. Elles sont beaucoup plus au fait, elles s'intéressent et se prennent en main", observe encore Danièle Felley.

>> Ecouter l'interview de Danièle Felley dans La Matinale :

Les femmes s'intéressent moins à leur retraite que les hommes. [Keystone - Christof Schuerpf]Keystone - Christof Schuerpf
Les femmes se préparent moins à une retraite anticipée: interview de Danièle Felley / La Matinale / 55 sec. / le 3 mai 2024

1535 personnes interrogées

Pour son sondage "La retraite: désir et réalité divergent", Raiffeisen Suisse a interrogé 1535 personnes domiciliées en Suisse âgées de 18 à 79 ans en février et mars 2024.