Face à l'inflation, une majorité de Suisses vont dépenser moins pour leurs cadeaux de Noël

Face à l'inflation, une majorité de personnes en Suisse vont dépenser moins pour leurs cadeaux de Noël.
L'inflation pèse sur les dépenses pour les cadeaux de Noël / La Matinale / 2 min. / le 16 décembre 2024
À l'approche de Noël, la frénésie des achats envahit Lausanne, mais l'ambiance est plus sobre. Une étude d'Ernst&Young et de la Swiss Retail Federation montre qu'une majorité de Suissesses et de Suisses réduisent leur budget cadeaux en raison de la hausse du coût de la vie.

Sur la place de la Palud, à Lausanne, l'atmosphère est animée: des passants déambulent, les bras chargés de sacs. Pourtant, derrière les sourires des badauds se cache une prudence budgétaire.

"Peut-être 100 francs par personne, pas plus de 500 francs au total", confie une Lausannoise, lundi dans La Matinale de la RTS. "Par rapport aux années précédentes, c'est plus bas, clairement."

L'étude d'Ernst & Young révèle qu'en moyenne, chaque Suisse dépensera 282 francs pour les cadeaux de Noël cette année. Ce montant est stable par rapport à 2023, mais il reste loin des 343 francs de 2022, année où les dépenses avaient atteint un niveau record.

Réduction du budget pour une majorité

Parmi les personnes interrogées, 51% déclarent vouloir "légèrement" ou "considérablement" réduire leurs dépenses à l'approche des fêtes de Noël, invoquant le niveau élevé des prix. Environ 18% veulent même "significativement" abaisser leur budget à cette occasion. Et 45% veulent dépenser autant qu'en fin d'année 2023, tandis que 4% veulent être plus dépensiers.

Une évolution que Melissa Kerr, co-fondatrice de la marque de bijoux TerraGemma, constate également. "Les bijoux restent un cadeau facile, mais les clients dépensent moins. [...] Dès qu'on fait des promotions sur notre site, les commandes augmentent. L'inflation a clairement un impact", explique la Valaisanne qui participe pour la deuxième année consécutive au marché Bô Noël.

Parmi les cadeaux les plus recherchés figurent les bons d'achat, les jouets et les vêtements.

Retour des grands magasins

Face à la pression économique, les consommateurs adoptent des stratégies d'achat différentes. "Cette année, on fait un Père Noël surprise: un cadeau par famille. On préfère acheter un seul cadeau de qualité plutôt que plusieurs petits", indique une passante.

Cette quête de simplicité s'accompagne d'une préférence croissante pour les magasins. Selon Ernst&Young, les achats en ligne enregistrent une baisse de leur part de marché prévue à 37%, tandis que les centres commerciaux et les grands magasins augmentent leur part de marché prévue à 29%.

Et pour 70% des consommateurs, la durabilité est également importante lors des achats de Noël, indépendamment de l'âge et du revenu.

L'incertitude géopolitique

Au-delà des considérations financières, un autre facteur pèse sur les comportements d'achat: l'incertitude géopolitique. La guerre en Ukraine, les tensions politiques en Europe et l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis figurent parmi les événements qui nourrissent une prudence généralisée.

En Suisse, l'inflation a marginalement rebondi en novembre à 0,7% sur un an, reculant nettement par rapport à l'envolée des prix à la consommation l'année dernière. Les tarifs des marchandises et services restent cependant à leurs niveaux élevés et ne reculent pas.

Pour l'année prochaine, les économistes tablent sur un inflation entre 0,4% et 1,0%.

Valentin Jordil/ats

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