L'accès à la propriété du logement, un luxe toujours plus inaccessible pour les ménages suisses

Les ménages disposant de revenus suffisants pour accéder à la propriété immobilière sont toujours moins nombreux en Suisse, dénonce jeudi une étude de la banque UBS. En vingt ans, leur proportion est passée de 60% à 15%.

Les Suissesses et les Suisses sont toujours plus disposés à s'éloigner des centres urbains pour devenir pour la première fois propriétaires de leur logement. Mais cela a pour effet pervers de faire monter les prix immobiliers dans les régions périphériques.

La Suisse orientale ou le canton de Fribourg enregistrent notamment une hausse des prix supérieure à la moyenne, aux alentours de 4%, selon l'étude. A contrario, les prix fléchissent légèrement dans certaines grandes villes, comme Genève ou Bâle.

La hausse des prix a de bonnes chance de se poursuivre, indiquent les économistes d'UBS, car le nombre d'acheteurs potentiels augmente via l'immigration de personnes fortunées en Suisse ainsi que par la croissance rapide des revenus des plus riches.

Les loyers en forte hausse

Ils tablent ainsi sur une hausse des prix de 1,5% pour les appartements et de 1,0% pour les maisons individuelles en 2024. Une accélération de la hausse des prix est attendue à partir de 2025, portée par une hausse anticipée de la croissance.

La "pénurie de logements", elle, est chiffrée à environ 10'000 logements par an alors que l'activité de construction est freinée par différents facteurs, estime UBS.

Les loyers, eux, ont connu la plus forte augmentation depuis quinze ans en 2023 (+5% sur un an), et cette tendance risque de se poursuivre. Fin mars, une étude zurichoise évaluait également la hausse des nouveaux baux à plus de 6%.

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Prix des surfaces de bureaux en baisse

Par ailleurs, en matière de durabilité, les économistes d'UBS estiment que les incitations à faire les travaux pour améliorer l'efficience énergétique des immeubles de rendements sont insuffisantes, malgré les subventions et exonérations fiscales. Ainsi, les hausses de loyers ne sont pas suffisantes pour encourager les dépenses en rénovation.

Enfin, la remontée des taux d'intérêt a fait chuter les prix de l'immobilier de bureau, un secteur déjà malmené avec la généralisation du télétravail depuis la pandémie. Dans les emplacements phares, la baisse des prix atteint 10 à 15%. Les économistes ne s'attendent pas à un retournement de tendance prochainement.