L'action de Nestlé en recul en Bourse, après le remplacement abrupt de son directeur
Le départ de Mark Schneider, 58 ans, a été annoncé jeudi en fin de journée, à la suite d'une réunion du conseil d'administration de Nestlé, mettant fin à un mandat de près de huit ans à la tête du fabricant des marques Nespresso, KitKat et Perrier.
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Cette annonce a surpris les investisseurs, qui avaient perdu confiance en Mark Schneider au cours des quinze derniers mois. Vendredi, vers 10h55, à la Bourse de Zurich, l'action Nestlé reculait de 2,15% à 87,52 francs contre une perte de 0,15% pour le SMI au même moment.
Plusieurs scandales
Depuis plusieurs trimestres, le géant veveysan de l'alimentation publie des chiffres décevants, ce qui s'est traduit par une évolution négative du cours de l'action.
Sans parler des récents scandales. Au début de l'année, Nestlé Waters a été éclaboussée par des révélations quant au recours à des traitements interdits pour les eaux minérales – que ce soit en Suisse à Henniez, ou en France, où elle exploite aussi les marques Vittel, Contrex et Hépar – afin de garantir une consommation "sans risque".
Et, au printemps, une enquête de Public Eye a dévoilé la présence de sucres ajoutés dans les céréales et laits infantiles pour bébés du géant veveysan dans les pays pauvres.
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Le président de Nestlé Paul Bulcke a toutefois refusé de confirmer que c'était ce qui avait motivé le changement de directeur.
Redresser la barre
De concert, Paul Bulcke et Laurent Freixe ont souligné la nécessité d'améliorer la performance et de gagner des parts de marchés. "Je me concentre sur la croissance organique" en mettant l'accent sur les catégories de produits à fort potentiel, même si des acquisitions sont envisageables, a souligné le nouveau patron qui prendra ses fonctions dès le 1er septembre.
Des investissements seront nécessaires tant dans la recherche et le développement que dans la productivité. Laurent Freixe prévoit en outre d'accélérer la transition numérique, une tâche colossale au vu de la complexité du groupe. "Nous sommes à la fois le groupe le plus global et le plus local au monde."
Interrogé sur les objectifs financiers pour 2024 et 2025, Paul Bulcke a botté en touche. "Le but de cet entretien n'est pas de commenter nos prévisions", plutôt d'expliquer les raisons de ce changement à la tête du groupe, a-t-il balayé.
agences/vajo