L'apprentissage, une piste pour lutter contre la pénurie de personnel, selon un rapport
Meilleure conciliation vie privée et professionnelle, formation continue... Ces mesures servent à utiliser au maximum la main-d'œuvre déjà présente en Suisse. Mais ne suffisent pas, selon le CDF, alors que les signes de pénurie sont connus depuis de nombreuses années.
La branche de l'industrie des machines par exemple souffre d'un problème d'image. Peu de jeunes sont intéressés à travailler dans une usine. Les entreprises recherchent des jeunes avec un bon niveau scolaire, mais ceux-ci préfèrent la voie gymnasiale à la formation professionnelle
Dans le domaine de l'électricité, 60% des personnes formées ont pris une autre orientation à 25 ans, notamment en raison des mauvaises conditions de travail. L'informatique quant à elle n'arrive pas à proposer suffisamment de places d'apprentissage pour couvrir les besoins. Par ailleurs, l’évolution dans le domaine informatique est très rapide et nécessite une formation continue tout au long de la carrière.
Convaincre les parents
Beaucoup sont réfractaires à se lancer dans une formation professionnelle, notamment dans trois domaines techniques que sont l'industrie des machines, l'électricité et l'informatique. Pourtant, selon le contrôle des finances, c'est sur l'apprentissage qu'il faut miser, ce qui nécessite donc d'améliorer l'image de la formation professionnelle dans ces domaines.
Christophe Nydegger, président de la Conférence suisse des offices de formation professionnelle, estime qu'il faut aussi convaincre les parents des jeunes de renoncer au gymnase pour leurs enfants. Il observe deux populations de parents plutôt réticents au premier abord: "les universitaires" et ceux qui sont "d'origine étrangère" car n'ayant pas de formation professionnelle dans leur pays. Pour eux, la voie gymnasiale est la voie normale.
"C'est à nous, autorité publique, de leur démontrer qu'une formation professionnelle est tout à fait intéressante", assure-t-il lundi dans La Matinale.
Un rôle aussi du privé
Au-delà des pouvoirs publics, le secteur privé a également un rôle à jouer, selon Marco Taddei, responsable romand de l'Union patronale suisse. Il cite en exemple une initiative récemment prise dans le canton de Vaud pour rendre les professions plus attractives. Il note ainsi que les métiers de la maçonnerie peinent à recruter. Ils ont par exemple augmenté "le nombre de semaines de vacances", rendu "les cours plus intéressants" et "l'activité moins pénible", détaille-t-il. "Ces décisions doivent être prises au sein même des entreprises et des associations."
Les formations de type apprentissage restent privilégiées par une majorité de la population: près de 60% des jeunes choisissent cette voie.
Sujet radio: Philéas Authier
Texte web: juma avec ats