Après plus de vingt ans de négociations, Ursula von der Leyen et les dirigeants du Mercosur — qui comprend l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay — ont annoncé un accord à Montevideo, la capitale uruguayenne.
"Aujourd'hui marque un véritable jalon historique", s'est réjouie Ursula von der Leyen, parlant d'un accord "ambitieux et équilibré". L'accord de libre-échange, très controversé, permettra de créer "un marché de plus de 700 millions de consommateurs", a souligné l'Allemande.
Les agriculteurs européens sont largement opposés à ce texte qui, selon eux, conduira à des importations bon marché de produits sud-américains, en particulier de viande bovine, qui ne respectent pas les normes européennes en matière de sécurité alimentaire et de protection de l'environnement.
Opposition de la France
La ratification du texte au sein de l'UE est toutefois loin d'être acquise, en raison notamment de l'opposition de la France. Les députés français ont voté le mois dernier à une large majorité contre le texte.
Le président Emmanuel Macron a dit à la présidente de la Commission que le projet d'accord était "inacceptable en l'état". Des sources diplomatiques françaises ont déclaré que la Commission européenne prenait un grand risque alors que le soutien des Etats membres est loin d'être assuré.
L'Italie a déclaré jeudi que la signature ne pourrait avoir lieu qu'à condition d'obtenir des garanties et des compensations, et la Pologne a dit la semaine dernière s'opposer au texte dans sa forme actuelle.
Pour être effectif, l'accord commercial devra être approuvé par 15 des 27 États membres de l'UE, représentant 65% de la population du bloc, et par le Parlement européen à la majorité simple.
mera avec agences
Un "message catastrophique" pour des "millions d'agriculteurs européens"
L'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur envoie un "message catastrophique aux millions d'agriculteurs européens", a réagi l'organisation européenne des syndicats agricoles majoritaires, le Copa-Cogeca.
L'organisation appelle "les États membres et le Parlement européen à se mobiliser contre cet accord", qui "exacerbera les pressions économiques auxquelles sont soumises de nombreuses exploitations"