Modifié

La BCE baisse ses taux pour la deuxième fois en trois mois

La Banque centrale européenne (BCE) abaisse ses taux directeurs. [Keystone - EPA/BORIS ROESSLER]
La banque centrale européenne baisse une nouvelle fois ses taux directeurs / La Matinale / 1 min. / le 13 septembre 2024
La Banque centrale européenne (BCE) a repris jeudi sa politique d'assouplissement du crédit à petits pas, procédant à une deuxième baisse de taux en trois mois, mais sans donner d'indication sur sa stratégie pour la suite.

Le taux de dépôt, qui fait référence car les banques disposent encore des liquidités abondantes fournies par la BCE pendant les années de crise, a été comme attendu réduit de 25 points de base pour atteindre 3,50%.

Le recul de l'inflation, à 2,2% en août en zone euro, plaidait en faveur d'un nouvel assouplissement, après celui de juin, de même que l'atonie de l'activité économique en Europe.

Calendrier incertain

Le calendrier de baisses de taux supplémentaires reste incertain: comme attendu, le Conseil des gouverneurs n'a pas communiqué d'indications sur le rythme de l'assouplissement monétaire.

En abaissant son taux de référence, la BCE va influencer les conditions auxquelles les banques se prêtent entre elles et, par conséquent, les conditions d'emprunts, offrant un léger bol d'air pour apaiser les tensions sur le crédit immobilier et les prêts aux entreprises.

Après une phase de renchérissement du crédit sans précédent pour lutter contre une inflation exceptionnellement élevée, à la suite notamment de la guerre russe en Ukraine, les gardiens de l'euro avaient baissé les taux en juin pour la première fois depuis cinq ans.

>> Relire : La Banque centrale européenne abaisse ses taux directeurs pour la première fois depuis 2019

Ils avaient alors pris de vitesse la Réserve fédérale américaine. Celle-ci devrait décider de sa première baisse de taux le 18 septembre, après avoir élevé le loyer de l'argent à des niveaux inédits depuis 2001.

Evaluer les risques

La BCE avait observé une pause en juillet, mais le contexte économique l'a poussée de nouveau à l'action: l'inflation est tombée sous la cible de 2% dans les deux principales économies, la France et l'Allemagne, alors que les hausses de salaires commencent à ralentir. De plus, la croissance économique dans la zone euro a été légèrement révisée à la baisse, à 0,2% pour le deuxième trimestre 2024.

Cet assouplissement monétaire étant largement attendu, l'attention des investisseurs s'est déjà portée sur la suite des événements et sur la manière dont les décisions de la BCE seront influencées par la Réserve fédérale américaine (Fed), qui se réunit la semaine prochaine et devrait procéder à sa première baisse des taux.

La BCE n'a cependant rien laissé filtrer de ses intentions. "Nous ne nous engageons pas à l'avance sur une trajectoire de taux particulière", a dit pour sa part Christine Lagarde, la présidente de l'institution, lors d'une conférence de presse qui a suivi ces annonces.

Les actifs financiers en Europe ont peu varié après les annonces de la BCE en l'absence d'indices sur la trajectoire future des taux, ce que les analystes ont interprété comme une preuve de la prudence de l'institution.

agences/edel

Publié Modifié