La directrice d'HotellerieSuisse démissionne pour couper court à tout conflit d’intérêt potentiel
Nicole Brändle n'aurait qu'une seule ombre à son son CV: son mari, Martin Schlegel, le futur président de la Banque nationale suisse (BNS). Il succédera à Thomas Jordan le 1er octobre prochain. Son épouse s'efface ainsi pour couper court à tout conflit d'intérêt potentiel.
L'hôtellerie est en effet fortement concernée par les questions monétaires, le secteur ayant tout intérêt à ce que le franc soit faible pour attirer les touristes étrangers. Mais légalement, rien n'obligeait Nicole Brändle à démissionner. D'ailleurs, la question avait été débattue par des experts au moment de son arrivée à la tête d’HotellerieSuisse ce printemps.
Eviter un nouveau traumatisme
Sur le principe, le Conseil fédéral est très strict sur le choix du président de la BNS. Pas question de revivre le traumatisme de l’affaire Philip Hildebrand, l'ancien patron de la Banque nationale poussé à la démission en janvier 2012, sur fond d’accusation de délit d’initié. Sa femme était soupçonnée d'avoir spéculé sur les devises avant que son mari n'instaure un taux plancher entre le franc et l’euro.
Un sentiment de gâchis
Les hôteliers peuvent avoir un petit sentiment de gâchis, suite à l'annonce de la démission de Nicole Brändle, élue au terme d’un long processus de sélection. HotellerieSuisse était plutôt ravie de nommer cette femme, la première à la tête de l'institution, au parcours brillant chez Credit Suisse ou même à la BNS.
La question du conflit d'intérêt aurait pu être réglée bien plus vite: le mari de Nicole Brändle était déjà coresponsable de la politique monétaire à la BNS bien avant qu'elle ne soit nommée à la tête d'HotellerieSuisse.
"Appréciée des collaborateurs", la Zurichoise avait pris ses fonctions en avril dernier, empoignant les dossiers "avec beaucoup d'élan et de professionnalisme", salue dans un communiqué le président d'HotellerieSuisse, Martin von Moos.
Sujet radio: Frédéric Mamais
Adaptation web: Julie Liardet avec ats