Le groupe d'experts a mis les mauvaises priorités, critique le PS. Les propositions sont une attaque frontale contre la Suisse sociale. Les hauts revenus et les grandes entreprises sont privilégiés au détriment de la population alors que ceux-ci devraient participer davantage à l'effort.
La Suisse peut tout à fait investir et augmenter ses recettes, sans nuire à la population. Rien n'empêche de financer l'initiative sur les crèches, l'aide à l'Ukraine, la réduction des primes, un fonds climat, si parallèlement des avantages fiscaux sont supprimés pour les entreprises et si le secret bancaire et l'imposition des dividendes sont abolis.
Au bilan, la Suisse pourrait investir 12,3 milliards et engranger des recettes de 16,5 milliards, selon les propositions du PS. "Il suffit qu'elle le veuille."
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Processus "unilatéral"
Ce qui déséquilibre le budget, ce sont uniquement deux mauvaises décisions de la droite, martèlent les Vert-e-s: l'augmentation "exagérée et injustifiée" du budget militaire et le manque de volonté de réformer le frein à l'endettement.
Le parti écologiste accuse les auteurs du rapport de s'arroger le droit de remettre en question des décisions politiques légitimées en votation populaire, notamment sur le climat. Il dénonce également un processus "hautement problématique" car unilatéral.
"La politique budgétaire n'est pas une simple question technocratique que l'on peut déléguer à un groupe d'experts, mais au contraire intrinsèquement politique", écrit le parti dans un communiqué.
"Soulagement pour les contribuables"
De son côté, l'UDC se montre plutôt satisfaite du rapport. Elle salue le fait que le groupe d'experts propose avant tout des coupes dans les dépenses fédérales. Le parti rejette en revanche toutes les propositions qui visent à augmenter les recettes, les impôts et les taxes.
Des mesures d'économies plus importantes, et "sans tabou", sont donc nécessaires, selon le parti de droite, qui appelle le PLR et le Centre à former une alliance bourgeoise. Il propose donc de couper dans le domaine de l'asile, de l'aide au développement, dans les subventions culturelles de l'Etat et dans les salaires "de luxe" de l'administration fédérale.
Le PLR salue également le rapport des experts, mentionnant un "soulagement pour les contribuables". "La Suisse n'a pas de problème de recettes, mais de dépenses", souligne le parti. Des économies sont donc nécessaires pour évitons des hausses d'impôt, estime-t-il.
Pour un frein à l'endettement plus souple
Le rapport doit servir de base pour examiner systématiquement les conséquences financières des idées politiques, affirment les libéraux-radicaux, qui saluent le renforcement de l'armée.
Les Vert'libéraux estiment également que les propositions d'économies des experts vont dans la bonne direction. "Il est juste de mettre l'accent sur la réduction des dépenses", écrivent-ils dans un communiqué.
Le PVL estime toutefois que le frein à l'endettement devrait être plus flexible, afin de faciliter les investissements qui ont effet positif à moyen et long terme sur les finances fédérales. Le parti pense notamment aux investissements tournés vers le climat.
ats/hkr
Le budget fédéral peut être allégé de 4 à 5 milliards de francs
Pour assainir les finances fédérales dans le rouge, le groupe d'experts institué par le Conseil fédéral a proposé jeudi d'agir sur les dépenses afin d'économiser 4 à 5 milliards par an. Plus de 60 mesures sont sur la table.
Le budget fédéral est dans le rouge et le déficit devrait se monter à environ 3 milliards par an. En cause notamment, les dépenses supplémentaires pour l'armée et pour l'AVS.
Le groupe d'experts institué par le Conseil fédéral pour analyser l'état des finances a présenté plus de 60 mesures qui permettent d'alléger considérablement le budget et rétablir l'équilibre. Il propose d'agir principalement sur les dépenses, en partant du principe que les dépenses de l'armée n'atteindront 1% du PIB qu'en 2035.