Plus de 10'000 personnes sont attendues ce week-end sur le campus de l'EPFL pour Japan Impact, l'un des plus grands festivals consacrés au Japon en Suisse. Au programme, notamment: concerts, arts martiaux et jeux vidéo.
Pour sa 15e édition, la convention voit grand, avec un budget autour de 200'000 francs. "En principe, ce serait beaucoup plus cher", explique Gabriel Benato, le président de l'association Polyjapan, dans l'émission de la RTS Basik. Deux raisons expliquent cela. D’une part, l’EPFL ne facture pas la location des cinq bâtiments investis. D’autre part, l’événement tourne grâce à l’énergie des bénévoles, des étudiants passionnés qui ne comptent pas leurs heures, même en pleine période d’examens.
Tous aimeraient partir au Japon, et ils ne sont manifestement pas les seuls: en 2004, 12'176 touristes suisses sont partis au pays du Soleil Levant, selon l'Office national du tourisme japonais. En 2019, ils étaient 45’510.
Les événements dédiés au Japon se multiplient dans notre pays. En 2023, deux nouveaux festivals ont vu le jour en Suisse romande, Japaneuch à Neuchâtel et le festival Kiyo à Gland (VD).
Les ventes de mangas explosent
Une bande dessinée sur deux vendue en Suisse romande est un manga. Ce marché a explosé pendant le Covid, notamment chez Payot: la part des mangas est passée de 25% en 2019 à 44% en 2023. A la Fnac, le manga représente désormais 60% des ventes du secteur BD.
Signe de cet engouement, une nouvelle librairie spécialisée dans les mangas a ouvert ses portes à Genève en septembre 2023. Ikigai Manga Shop compte surtout sur les produits dérivés pour faire tourner la boutique, par exemple les cartes à jouer et les figurines, dont le prix varie de quelques dizaines à plusieurs centaines de francs.
"Un manga coute en moyenne 13 francs. La marge n’est pas gigantesque. On ne peut pas non plus surfacturer les livres", détaille Damyan Kristof, cofondateur d’Ikigai Manga Shop.
Outre des classiques comme One Peace - plus de 500 millions d’exemplaires vendus à travers le monde - plusieurs dizaines de nouveaux titres sont proposés chaque semaine. "Avec le rythme de parution, c'est assez compliqué d'être au taquet sur toutes les séries qui sortent", confesse Grégory Sinz, l'autre fondateur d’Ikigai Manga Shop.
Ramens: les nouveaux sushis?
Les sushis sont désormais partout. Mais la nouvelle vague culinaire nipponne, ce sont les bars à ramens, ces soupes de nouilles japonaises. A Lausanne, il s’en ouvre pratiquement un par année depuis cinq ans. Le petit dernier, le Black Market Ramen, a vu le jour en octobre 2023. A la tête de cet établissement, Daniel Guidotti, un cuisinier britannique établi en Suisse depuis 10 ans.
"Le ramen, c'est tendance comme le sushi dans les années 1990. Je regarde toujours à Londres et Copenhague. Dans ces deux villes, l’explosion des ramens est incroyable", explique le restaurateur.
Dans son restaurant, le prix du ramen varie entre 25 et 31 francs. Là-dessus, le cuisinier-entrepreneur veut atteindre 75% de marge. Mission accomplie? "C'est difficile à dire parce que c'est juste le troisième mois, mais on arrive déjà vers ce montant, oui", répond-il.
Il espère rembourser son investissement d’ici cinq ans, puis ouvrir d’autres bars à ramen en Suisse romande.
Des chiens "instagrammables", mais pas faciles
Le Japon, c’est tendance, même au niveau des chiens de race. En Suisse, le nombre d’akitas a augmenté de 122% entre 2016 et 2023. Une hausse de 246% sur la même période a été enregistrée pour le shiba.
L’engouement pour le shiba s’explique en partie par l’influence de Squeezie. Le youtubeur français numéro 1 est le propriétaire de Natsu, 685'000 followers sur Instagram. Le chien a même eu droit à sa propre statue au côté de son maître au musée Grévin, à Paris.
En Suisse, un chiot shiba avec papiers coûte près de 3000 francs. Attention, contrairement aux apparences, le shiba n’est pas un chien facile. Il demande beaucoup d’attention et beaucoup d’éducation.
Charles Reinmann