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La Suisse à nouveau tentée par un accord de libre-échange avec les Etats-Unis

Donald Trump a officiellement remporté l'Arizona lors de la présidentielle américaine. [Keystone/AP Photo]
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ravive les espoirs des partisans d’un accord de libre-échange / La Matinale / 1 min. / aujourd'hui à 06:30
Relancées lors de la première présidence de Donald Trump, les discussions sur un accord de libre-échange entre la Suisse et les Etats-Unis s’étaient arrêtées après l'élection de Joe Biden. Le retour du républicain à la Maison Blanche ravive les espoirs des partisans d’un tel accord.

La conseillère nationale Magdalena Martullo Blocher (UDC/GR), patronne du groupe EMS-Chemie et fille de Christoph Blocher, a relancé le débat la semaine dernière dans la presse: elle promet de s'engager personnellement pour que Berne recommence à négocier un accord de libre-échange avec Washington.

Cette opportunité séduit les milieux économiques, car les Etats-Unis sont l'un des principaux partenaires commerciaux de la Suisse: elle y a exporté pour 57 milliards de francs l'an dernier, plus que dans n'importe quel autre pays. Et comme Donald Trump promet d'imposer de nouvelles barrières douanières sur les produits importés, un accord de libre-échange pourrait permettre de préserver les exportations helvétiques vers les Etats-Unis.

Résistance agricole

Côté suisse, les résistances portent surtout sur des questions agricoles. "On doit être très attentifs au risque de concurrence déloyale envers notre agriculture, au risque d'importer des quantités de viande produite selon des méthodes de production qui ne respectent aucunement les normes qu'on a en Suisse", met en garde le conseiller national UDC vaudois Jacques Nicolet.

"Je pense notamment à la viande produite avec des hormones, l'utilisation d'OGM et d'antibiotiques", liste-t-il. "L'impact sur le CO2 également, avec des élevages qui sont pratiqués d'une façon totalement différente de ce qui est fait chez nous".

>> Lire aussi : Les accords de libre-échange cristallisent les craintes des agriculteurs

Premier échec il y a 20 ans

Il y a près de 20 ans, les craintes pour l'agriculture suisse avaient déjà contribué à l'échec des premières tentatives de conclure un accord de libre-échange avec les Etats-Unis. Si la nouvelle administration Trump accepte de relancer des discussions avec la Suisse, le protectionnisme paysan risque donc à nouveau d'être un obstacle de taille.

>> Sur ce sujet : Le sort de l'accord Suisse-USA entre les mains de Joe Biden

Sujet radio: Marielle Savoy

Adaptation web: Vincent Cherpillod

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Milieux économiques enthousiastes

Si la perspective d'un accord de libre-échange avec les Etats-Unis inquiète les agriculteurs, elle réjouit les milieux économiques.

"Près de 40% des PME suisses sont orientées vers l'exportation. Or, quand on parle d'exportation, les Etats-Unis sont bien évidemment un partenaire qui joue un rôle important", a réagi Fabio Regazzi, président de l'Union suisse des arts et métiers, la faitière des petites et moyennes entreprises, lundi dans La Matinale de la RTS.

"Comme l'Europe est dans une situation économique difficile, il faut chercher de nouvelles opportunités d'affaires. Les Etats-Unis étant un acteur de premier plan, de plus en plus d'entreprises sont en train de chercher à renforcer leurs exportations outre-Atlantique", complète-t-il.

>> Ecouter l'interview de Fabio Regazzi dans La Matinale :

Fabio Regazzi, président de l'Union suisses des arts et métier (USAM). [Keystone - Anthony Anex]Keystone - Anthony Anex
L'USAM favorable à des négociations de libre-échange avec Washington, interview de Fabio Regazzi / La Matinale / 1 min. / aujourd'hui à 06:19

Guy Parmelin laisse la porte ouverte

La Suisse va-t-elle s'engager pour un accord de libre-échange avec les Etats-Unis ces prochaines années ? Interrogé à ce sujet lundi dans La Matinale de la RTS en marge d'un interview sur les difficultés de l'industrie lourde en Suisse, le conseiller fédéral et chef du Département fédéral de l'économie Guy Parmelin a laissé la porte ouverte.

"Je suis prêt à refaire un état des lieux. Mais il faut faire des discussions exploratoires, bien analyser les avantages et les risques, et surtout attendre que l'administration Trump soit en place pour voir quelles sont ses vraies priorités", a-t-il indiqué.

>> Lire : "Le Conseil fédéral a épuisé sa marge de manoeuvre" pour aider l'industrie lourde en Suisse

>> Ecouter son interview complète dans La Matinale :

Le conseiller fédéral Guy Parmelin. [Keystone]Keystone
L'invité de La Matinale - Guy Parmelin, conseiller fédéral (UDC/VD) en charge de l’économie / L'invité-e de La Matinale / 14 min. / aujourd'hui à 07:32