Modifié

Le chocolatier Lindt va augmenter ses prix face à la flambée des cours du cacao

Les chocolats de Pâques seront plus chers cette année en raison d’une hausse du coût des matières premières
Les chocolats de Pâques seront plus chers cette année en raison d’une hausse du coût des matières premières / 19h30 / 1 min. / le 5 mars 2024
Le chocolatier zurichois Lindt & Sprüngli va de nouveau augmenter ses prix en 2024 et 2025 pour faire face à la flambée des cours du cacao, après les avoirs déjà augmentés de 10,1% en moyenne l'an dernier.

Le groupe, qui a publié ses résultats annuels mardi, a vu la facture pour ses matières premières s'envoler avec les cours du cacao, qui sont poussés vers des sommets en raison d'un déficit de production lié aux fortes pluies qui ont endommagé les cultures et à une maladie des cabosses.

Fin février, la tonne de cacao a dépassé les 6500 dollars à New York, alignant une hausse de plus de 150% depuis janvier 2023, et a frôlé les 6000 livres sterling à Londres, soit une hausse de plus 170% depuis le début de l'année passée.

Augmentation de 5% attendue en 2024

Le chocolatier a donc prévenu qu'il devrait négocier des hausses de prix supplémentaires en 2024 et 2025 "si les prix du cacao restent à ce niveau". Pour 2024, le groupe table sur une hausse "moyenne à un chiffre", d'environ 5%, a déclaré son directeur général Adalbert Lechner, lors d'une conférence de presse.

Selon les calculs de Patrik Schwendimann, analyste à la banque cantonale de Zurich, le groupe aurait besoin de relever ses prix "aux alentours de 12%" pour 2025 si les cours se maintiennent à ce niveau, "ce qui risquerait de faire pression sur les volumes".

"Nous espérons que la hausse sera significativement plus faible que cela", a cependant déclaré le patron de Lindt & Sprüngli, sans corroborer cette estimation, le groupe tenant à rester "prudent" sur les augmentations de prix, car "nous savons que les consommateurs y sont sensibles".

Pour 2025, "nous devrons surveiller l'évolution des cours du cacao" et prendre une décision "d'ici le milieu de l'année", a encore précisé Adalbert Lechner.

Un bénéfice en hausse

L'an dernier, le chocolatier suisse a publié un bénéfice net meilleur qu'attendu, en hausse de 17,9% par rapport à l'année précédente, à 671,4 millions de francs, grâce notamment à une fiscalité plus avantageuse. Il a par ailleurs bénéficié de la reprise du tourisme, ses chocolats étant souvent vendus dans les boutiques hors taxes des aéroports.

"Les consommateurs se sont serrés la ceinture" l'année dernière, a reconnu Adalbert Lechner, mais le segment dit "premium", qui correspond à la fraction haut de gamme du chocolat vendu en supermarchés, "a bien résisté", selon lui.

agences/iar

Publié Modifié

Léger recul des exportations de chocolat suisse en 2023

La demande internationale de chocolat suisse a légèrement faibli l'an dernier (-0,2%), alors que les exportations pèsent pour pas loin des trois quarts des volumes écoulés. Sur le petit marché intérieur, en revanche, la croissance a été de nouveau au rendez-vous (+3,1%), indique mardi la faîtière Chocosuisse.

En valeur, les recettes ont enflé de 7,2%, portées par les hausses de prix.

La branche bataille avec des prix du cacao en hausse. Si les pays concurrents sont confrontés à la même situation, la Suisse a un autre désavantage, celui des prix du sucre et du lait en poudre.

En moyenne, la consommation de chocolat par habitant a reculé de 1% à 10,9 kilos par an. Environ 40% du chocolat consommé en Suisse est importé, relève Chocosuisse.

>> Voir aussi l'analyse du 19h30 sur la situation des chocolatiers suisses :

Alors que les importations de chocolat augmentent, la situation des chocolatiers suisses est préoccupante. L’analyse de la journaliste Charlotte Onfroy-Barrier
Alors que les importations de chocolat augmentent, la situation des chocolatiers suisses est préoccupante. L’analyse de la journaliste Charlotte Onfroy-Barrier / 19h30 / 1 min. / le 5 mars 2024