La restructuration doit permettre à Meyer Burger de renouer avec la rentabilité, écrit mercredi l'entreprise établie à Gwatt, près de Thoune. Comme indiqué à fin août, le groupe va se focaliser sur les activités de production sur les sites de Thalheim, dans la commune allemande de Bitterfeld-Wolfen, à une trentaine de kilomètres au nord de Leipzig, pour les cellules, et de Goodyear, dans l'Etat américain de l'Arizona, pour les modules, alors que les capacités technologiques de l'autre usine outre-Rhin, à Hohenstein-Ernstthal, seront maintenues.
La réduction d'effectif, laquelle devrait s'accompagner de licenciements, concerne l'ensemble de la structure du groupe, a indiqué en conférence téléphonique le président du conseil d'administration et désormais directeur général, Franz Richter. Alors que le nombre de salariés doit être ramené à fin 2025 à quelque 850 collaborateurs, les suppressions d'emplois en Europe, en particulier dans le domaine administratif, seront compensées par des créations – non chiffrées – de postes aux Etats-Unis, afin d'atteindre la pleine capacité de production à Goodyear.
L'objectif visé de revenus entre 350 à 400 millions de francs et un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de plusieurs dizaines de millions dès 2026 repose essentiellement sur la capacité de production déjà majoritairement disponible et sur les contrats d'achat à long terme existants avec de gros clients, a précisé l'homme fort de Meyer Burger. L'an dernier, les ventes ont atteint 135 millions.
Financement recherché
Au-delà de son recentrage, le groupe entend générer des recettes supplémentaires via la vente d'équipements liés au projet d'usine de production de cellules solaires de Colorado Springs, à l'origine de la réorientation. Meyer Burger n'est pas parvenu à finaliser la collaboration prévue à cet effet avec un groupe technologique américain, en raison de la hausse des coûts.
En outre, les liquidités dans l'exploitation opérationnelle doivent continuer à être soutenues par des ventes de modules solaires des stocks actuels ainsi que la cession d'autres actifs. Diverses pistes, du côté de banques et d'autres partenaires, sont actuellement analysées pour combler le déficit de financement restant, a relevé Franz Richter.
Le patron sortant, Gunter Erfurt continuera à conseiller le conseil d'administration. Ancien responsable technologique de Meyer Burger, Gunter Erfurt a mené la transformation de la société de l'Oberland bernois d'un fournisseur d'installations en un fabricant de cellules et de modules solaires dans un environnement riche de défis, souligne le groupe.
Les plans de Meyer Burger peinaient à convaincre les investisseurs, les analystes s'interrogeant quant à eux sur la survie de l'entreprise. A la Bourse suisse vers 10h20 le titre du groupe bernois s'effondrait de 4,2% à 1,84 franc, l'indice élargi SPI cédant lui 0,43%.
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ats/jfe
Du mouvement à la tête de l'entreprise
Bénéficiant d'une longue expérience dans le domaine de la restructuration d'entreprises industrielles, Franz Richter a expliqué vouloir limiter le port de la double-casquette de président et directeur général à une phase de transition. Dernièrement, Franz Richter a exercé des mandats opérationnels chez Süss MicroTec et Dr. Hönle, dont il préside actuellement le conseil de surveillance.
Le chef des finances, Markus Nikles, quittera lui aussi l'entreprise, à fin septembre. Ralf Hermkens, aux Etats-Unis et Frank Zimmermann, pour l'Europe, reprendront la responsabilité du domaine des finances et du contrôle de gestion et rapporteront directement au président exécutif jusqu'à nouvel ordre. Tous deux travaillent déjà dans l'entreprise en tant que vice-présidents exécutifs.
La direction, réduite à trois membres, se concentrera dans un premier temps sur le rétablissement le plus rapide possible de la rentabilité. Outre ses fonctions actuelles, le directeur opérationnel (COO) Daniel Menzel assumera également la responsabilité des ventes. En charge du développement durable (Sustainability Officer) Katja Tavernaro s'occupera essentiellement des aspects juridiques et des ressources humaines dans le cadre de la restructuration.