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Le MMA, un sport de combat qui conquiert les jeunes et peut rapporter gros

fokus :  la cage à cash ?
fokus : la cage à cash ? / basik / 11 min. / le 23 septembre 2024
Le MMA, c'est le sport de combat du moment. Reflet de notre époque de clash et de réseaux sociaux, ce spectacle cartonne, surtout chez les plus jeunes. Légalisé en France en 2020, le MMA brasse de plus en plus de cash, notamment via les droits télévisés. Mais combien gagnent les combattants?

"Une croissance phénoménale", voilà comment Nelson Carvalho qualifie la hausse de fréquentation des cours de MMA dispensés dans son centre d'entraînement, la Fight Move Academy. Au programme chaque semaine, une quinzaine d'heures de cours de MMA et disciplines associées, comme le jujitsu brésilien, la lutte et la boxe thaï.

Ecole de référence, elle a formé les meilleurs combattants de Suisse: le Fribourgeois Volkan Oezdemir et le Chaux-de-Fonnier Ange Loosa. Ces deux athlètes combattent pour l'UFC, la plus grande organisation de MMA au monde. Leur cachet par combat s'élève à six chiffres, soit plus de 100'000 francs.

Il faut savoir que le revenu d'un combattant de MMA est très variable. Il y a tout d'abord le salaire de base, fixé par contrat avec la ligue qui organise le combat. Puis la prime de victoire, qui souvent double la mise de départ. Ensuite peuvent s'ajouter des bonus de performance. Enfin, il existe d'autres primes, comme le titre de combat de la soirée.

Volkan Oezdemir, meilleur combattant de Suisse

Actuellement classé sixième à l'UFC, dans la catégorie des poids mi-lourd, Volkan Oezdemir a reçu la RTS à Glovelier (JU) dans une entreprise qui le parraine, peu avant sa victoire expéditive face au Brésilien Johnny Walker, le 22 juin en Arabie saoudite. Le sponsoring et le mécénat représentent environ 15% de ses revenus. Les 85% restants proviennent des combats.

Pour être au plus haut niveau, il faut avoir une certaine part de vice

Volkan Oezdemir, champion de MMA

Mais pour le Fribourgeois de 35 ans, le MMA n'est pas qu'une histoire d'argent: "Pour moi, c'est un jeu d'échec, il faut être plus fort que l'adversaire. C'est un sport violent. Je pense que pour être au plus haut niveau, il faut quand même avoir une certaine part de vice. Il faut le vouloir plus que la personne en face. C'est souvent une bataille de volonté, c'est pour ça qu'on doit écraser l'autre. Enfin, pour moi, la partie intéressante est le bagage technique. Le faire avec le plus de facilité possible, c'est ce qui rend la chose vraiment très belle", explique-t-il lundi dans l'émission Basik.

La stratégie de RMC Sport

En France, le média qui a tout misé sur le MMA, c'est RMC Sport. Pour ce faire, il a délaissé le football et ses droits TV exorbitants et s'est réorienté vers les sports de combat. Mais à quel prix?

"Les contrats sont encore facilement dix fois inférieurs au football", affirme Laurent Salvaudon. Le directeur de la rédaction de RMC Sport est convaincu que le MMA est une immense vague qui va déferler sur la France et qu'on est seulement au début: "Le prochain gros combat de MMA intéresse 10 à 20% des 40-50 ans. Une proportion qui monte à 50% voire 70% chez les 15-25 ans." Ce public jeune, en grandissant, aura plus de pouvoir d'achat et, espère Laurent Salvaudon, s'abonnera à son média pour visionner du MMA.

Le MMA parle beaucoup à cette nouvelle génération qui est portée sur les réseaux sociaux, qui est quand même un monde où le clash fait partie intégrante de l'histoire

Clash et trash

Le boom de ce sport spectacle en France s'explique par l'envie de découvrir une discipline autorisée en 2020 seulement et l'émergence de champions français, comme Cyril Gane ou Benoît Saint-Denis, auxquels le public peut s'identifier. Mais pas seulement.

"C'est un sport moderne dans la façon dont il est consommé, avec des K.-O. qu'on peut partager sur les réseaux sociaux: 10-15 secondes de highlights, de belles actions", explique Alexandre Herbinet, journaliste chez RMC Sport.

"Le MMA est un sport basé sur la confrontation directe, qu'elle soit physique dans la cage ou verbale en dehors. À voir qui prendra l'avantage sur l'autre, même dans le trash talking, dans la façon de parler, explique ce spécialiste des sports de combat. Ça parle beaucoup à cette nouvelle génération qui est portée sur les réseaux sociaux, qui est quand même un monde où le clash fait partie intégrante de l'histoire".

>> Revoir aussi ce sujet du Journal du dimanche de 2013 sur les combats de MMA à Genève :

GE : des combats de MMA, arts martiaux mixtes, ont eu lieu à Genève
GE : des combats de MMA, arts martiaux mixtes, ont eu lieu à Genève / Le journal du Dimanche / 2 min. / le 10 mars 2013

Charles Reinmann/ami

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