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Le modèle du paiement différé préoccupe les spécialistes du surendettement

Des sociétés nous donnent une note sur la base de nos informations de paiement. [Depositphotos]
Le modèle du paiement différé préoccupe les spécialistes du surendettement / La Matinale / 1 min. / aujourd'hui à 06:30
Le Black Friday est une aubaine pour les fournisseurs de solutions de paiement différés. Profitant de la propension des clients à acheter plus que de raison lors de la période des Fêtes, le modèle du "buy now, pay later" se répand comme une traînée de poudre. Les associations de protection des consommateurs alertent sur les risques.

En pleine chasse aux bonnes affaires, certains clients et clientes sont tentés par la possibilité de payer leurs achats en différé pour ne pas passer à côté d'une bonne opportunité. Ils prennent alors le risque de plonger dans la spirale vicieuse de l'endettement.

Lorsqu'un commerçant propose à sa clientèle de payer ses achats en plusieurs fois en passant par un prestataire tiers comme Klarna ou Cembrapay, anciennement Byjuno, le paiement en plusieurs tranches est automatisé. Selon les spécialistes, ces méthodes de paiement pèsent entre 1 à 5 milliards de francs par an. Un marché de niche si on le met en perspective avec les 8,5 millions de cartes de crédit en circulation en Suisse et les 32 milliards de transactions qu'elles génèrent.

Piège à l'endettement

Le paiement différé est de plus en plus utilisé en Allemagne, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, selon le fournisseur de solutions de paiement Adyen. L'achat à crédit est surtout populaire chez les jeunes. Ainsi, en Allemagne, la seule classe d'âge où le surendettement a progressé l'année dernière est celle des 18-30 ans, selon Creditreform.

Les détaillants doutent de l'argument des spécialistes du paiement différé, qui affirment que la baisse des marges est compensée par des paniers d'achat plus importants

Severin Pflüger, directeur de l'Association des paiements électroniques (VEZ) 

Le paiement différé est régulièrement critiqué par les associations de protection des consommateurs. Lorsqu'une entreprise propose de passer par des tiers comme Klarna ou CembraPay, acheter sur facture présente des risques et peut se transformer en piège à l'endettement. D'où la recommandation des associations de régler le montant en une fois et dans les délais.

Une petite proportion, mais en forte hausse

En Suisse, le succès de ce modèle n'est pas retentissant. Et cela tient plutôt aux détaillants, comme l'explique Severin Pflüger, directeur de l'Association des paiements électroniques (VEZ) à AWP: "les commerçants doivent en effet s'acquitter de frais supplémentaires pour les paiements différés".

Or, beaucoup ne sont pas prêts à voir leurs marges s'amoindrir pour avoir un moyen de paiement supplémentaire. "Les détaillants doutent de l'argument des spécialistes du paiement différé, qui affirment que la baisse des marges est compensée par des paniers d'achat plus importants", souligne Severin Pflüger.

Malgré tout, le recours à ces solutions de paiement augmente. Dans son rapport annuel, le spécialiste du crédit à la consommation Cembra Money Bank relève que les créances nettes de la clientèle dans le segment du paiement différé ont augmenté de 12% par rapport à l'année dernière.

hkr avec ats

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