Le règne des grandes chaînes de magasins dans les gares suisses

De l'alimentaire à la mode en passant par le divertissement, les gares se transforment en hauts lieux de la consommation. N'espérez pas forcément y trouver les pépites de l'artisanat local, ni y déguster les spécialités du coin. Les grandes chaînes et les géants de la distribution ont largement fait main basse sur ces nouveaux temples du commerce.

Sur l'ensemble des gares en Suisse, près de trois commerces sur quatre appartiennent à un groupe. A Lausanne, 93% des enseignes font partie d'une chaîne. Certaines haltes ne comptent aucun magasin indépendant. C'est le cas notamment à Yverdon-les-Bains, Sion et Morges.

A Genève, la station Cornavin a connu d’importants travaux entre 2009 et 2014 jusqu'à devenir la plus grande gare de Suisse romande. Ce hub commercial et passager ne compte pourtant que huit enseignes indépendantes sur 42.

Quelques gares font figure d'exception, comme à Lugano où plus de la moitié des échoppes et services de restauration ne sont pas affiliés à une chaîne. A Neuchâtel et Fribourg, ils ne représentent qu'un tiers des commerces.

Valora, Coop et Migros omniprésents

Comment les CFF choisissent-ils leurs locataires? L'émission A Bon Entendeur leur a posé la question. Pour la compagnie ferroviaire, l’offre de commerces dans leurs locaux se calque avant tout sur les envies de leurs consommateurs. "Nous composons un mélange de locataires qui répond aux besoins de notre clientèle", selon Fabien Wengeler, responsable acquisitions chez CFF Immobilier.

Dans ce mix, un acteur se taille la part du lion. Le groupe Valora, passé il y a deux ans en mains mexicaines, s'immisce dans 200 haltes CFF. Grâce à ses K Kiosk, Brezelkönig, Caffè Spettacolo ou ses épiceries Avec, le groupe totalise 326 enseignes.

Derrière Valora, on retrouve les deux cadors de la grande distribution Coop et Migros. Avec leurs différentes marques, ils comptent respectivement 72 et 59 enseignes.

Les gares sont devenues des poumons urbains, fondamentaux dans la mission d’exploitation des CFF. Les espaces sont optimisés pour que les clients ne fassent pas que transiter, mais s’arrêtent pour consommer. L'ex-régie fédérale veut en faire des cartes de visite, tant du point de vue de la mobilité que des offres de commerce. "Nous voulons rendre les gares sûres, propres et surtout confortables" ajoute Fabien Wengeler.

Dans cette optique, les CFF mettent régulièrement au concours la location de leurs surfaces commerciales avec des critères qu'ils reconnaissent exigeants. Il faut pouvoir servir les clients rapidement et sur des horaires élargis. Ces difficultés nécessitent davantage de personnel et des infrastructures adéquates. "On peut dire que, parfois, ces critères sont difficiles à tenir pour certains petits commerces locaux", estiment les CFF.

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Cyrille Gay-Crosier