Lors d’un contrôle en juin 2020, le chimiste cantonal vaudois découvre que Henniez filtre son eau, une pratique interdite par la loi. Mais le filtre est retiré seulement fin 2022. L'affaire a été révélée en janvier 2024. Pendant deux ans et demi, les consommateurs ont donc acheté une eau qui ne correspondait pas à l’étiquette définie par la loi, sans en être avertis.
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On peut imaginer quel impact économique majeur cela aurait eu sur les activités de Nestlé Waters
Le chimiste cantonal Christian Richard défend une pesée d’intérêts. "Il aurait été disproportionné d’exiger de Nestlé Waters d’éliminer les stocks de bouteilles étiquetées, les étiquettes litigieuses et finalement d’exiger une modification temporaire de l’étiquetage", a-t-il répondu au 19h30. "On peut imaginer quel impact économique majeur cela aurait eu sur les activités de Nestlé Waters."
Du côté du canton, la conseillère d’Etat Isabelle Moret explique que ses services n’ont pas été avertis. "Le chimiste cantonal est très à cheval sur son autonomie. La Confédération va aussi vérifier qu’il est autonome. Et puis la législation fédérale l’oblige également à garantir la confidentialité des dossiers."
Consommateurs floués?
Reste le droit des consommateurs qui ont acheté cette eau et qui peuvent se sentir floués. Nestlé Waters pourrait faire l’objet de poursuites pour avoir vendu une eau filtrée.
"Quels sont les droits du consommateur? On entre là dans un tout autre volet de l'affaire, qui est de savoir s’il y a eu des violations intentionnelles, que ce soit de la loi sur la concurrence déloyale ou d’autres normes pénales", explique Stéphane Grodecki, chargé de cours en droit public à l'Université de Genève.
"Les questions qui pourraient se poser, c’est de savoir s'il y a des mesures civiles ou pénales à prendre. Mais cela va dépendre de ce que le dossier donnera à l’avenir", poursuit-il. En France, des plaintes ont été annoncées. En Suisse, rien n’a encore été engagé à ce jour.
Matthieu Hoffstetter/asch