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Les bouchons attachés aux bouteilles en plastique, une norme qui bouscule l'industrie

Les nouveaux standards européens contraignent l'industrie du bouchon en plastique à modifier radicalement sa production
Les nouveaux standards européens contraignent l'industrie du bouchon en plastique à modifier radicalement sa production / 19h30 / 2 min. / le 5 août 2024
Depuis le début du mois de juillet, les bouteilles en plastique au sein de l'Union européenne doivent être munies d'un bouchon qui ne s'enlève pas une fois dévissé. Une mesure qui a également des répercussions en Suisse et dont les enjeux économiques et industriels sont énormes.

Depuis le 3 juillet dernier, les capsules rattachées à la bouteille en PET ou au berlingot sont obligatoires dans l'Union européenne. L'objectif est de réduire les rejets plastiques dans l'environnement.

Si les consommateurs doivent s'adapter, l'industrie aussi. Corvaglia, l'une des plus grandes usines de bouchons plastiques au monde, se trouve en Thurgovie. Chaque année, l’entreprise produit 80 milliards de pièces, dans ses différentes filiales, soit 20% du marché mondial.

Des contraintes pour l'industrie 

La nouvelle directive européenne a contraint l'industrie du bouchon à modifier radicalement sa production en quatre ans seulement. "Au début, nous nous sommes battus contre cette règle, parce que nous pensions qu'elle représentait un effort trop important pour l'industrie et que l'argent qui a été dépensé ici aurait pu être mieux utilisé pour d'autres choses", détaille dans le 19h30 Romeo Corvaglia, président du Conseil d'administration.

L'entreprise a investi dix millions de francs dans le développement de ces nouveaux bouchons destinés notamment à l'exportation européenne. Le marché suisse ne comporte toutefois pas de telle obligation. Beaucoup de fabricants de boissons helvétiques sont donc restés attachés au système conventionnel.

Critiques des consommateurs

L'entreprise Rivella, en Argovie, remplit jusqu'à 26'000 bouteilles à l'heure au coeur de l'été. Elles sont fermées à l'aide de bouchons conventionnels. "On ne voit pas d'avantage en Suisse pour ces capsules attachées. Nous avons un bon système de recyclage. Par ailleurs, les consommateurs sont critiques face aux bouchons attachés", justifie dans le 19h30 Martina Pfeiffer, responsable de la chaîne d'approvisionnement chez Rivella.

Mais le fabricant de boissons gazeuses et autres jus exporte aussi en France et au Luxembourg. Il doit donc jongler entre deux types de bouchons, ce qui représente un surcoût. "On a des lots supplémentaires où on doit changer les bouchons. Au niveau de la planification notamment, le travail est beaucoup plus important", regrette Martina Pfeiffer.

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Fabio Storni et Julien Guillaume/asch

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