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Les déboires de Volkswagen affectent les sous-traitants automobiles en Suisse

Le taux de chômage en Allemagne augmente à 5,9% en décembre, sur fond d'activité au ralenti. [Keystone]
La fermeture d'usines Volkswagen en Allemagne aura aussi un impact en Suisse / La Matinale / 1 min. / le 9 septembre 2024
L'annonce par Volkswagen de son intention de fermer des usines en Allemagne et d'autoriser les licenciements aura aussi un impact chez les sous-traitants en Suisse, où des centaines d'entreprises fournissent l'industrie automobile.

Pilier de l'industrie allemande depuis 1937, Volkswagen subit aujourd'hui de plein fouet les mutations forcées du marché automobile mondial et a annoncé qu'il envisageait des fermetures sur le territoire allemand pour la première fois de son histoire. Le constructeur allemand a également abandonné son engagement de longue date en matière de protection de l’emploi pour ses quelque 120'000 travailleurs et travailleuses en Allemagne.

>> Lire sur ce sujet : Volkswagen envisage de fermer des usines en Allemagne afin de réduire ses coûts

En Suisse, les différents sous-traitants automobiles emploient environ 30'000 personnes, et leurs carnets de commandes dépendent en premier lieu de l'Allemagne. Ils subissent donc aussi de plein fouet les problèmes plus généraux de l'industrie automobile européenne, dont la transition électrique ne se passe pas comme prévu, et pas seulement les fermetures d'usines.

Commandes surestimées

En effet, les entreprises ont investi pour s'adapter à la transition vers la voiture électrique, mais ces investissements n'ont pas porté pas leurs fruits, explique Philippe Cordonier, responsable romand de la faîtière Swissmem.

"Les constructeurs croyaient pouvoir acheter des quantités de nouveaux composants pour les voitures électriques. Mais aujourd'hui, on se rend compte que le nombre de voitures vendues n'est pas celui qu'ils escomptaient, donc ils ne peuvent pas honorer toutes leurs commandes. Et les entrées de commandes chutent fortement", expose-t-il.

Analyste à la banque d'investissement Vontobel, Alexander Koller rappelle par ailleurs que les sous-traitants se trouvent en bout de chaîne et que les constructeurs automobiles leur demandent de plus en plus de concessions sur les prix.

Alors que le secteur tourne actuellement au ralenti, l'enjeu pour les sous-traitants helvétiques réside donc dans un regain des ventes de voitures électriques. Or, pour l'instant, les consommateurs sont très hésitants, souligne Alexander Koller. Les infrastructures manquent, l'électricité est chère et les moteurs à combustion ont encore de nombreux adeptes. Autant d'incertitudes qu'il qualifie de "poison" pour l’industrie.

Mathilde Farine/jop

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