Les quelque 4500 sociétés ayant pris part au sondage trimestriel du Centre de recherches économiques zurichois KOF tablent sur des hausses salariales moyennes de 1,6%, correspondant tout pile à leurs attentes d'inflation sur les douze prochains mois.
Ces données confirment celles d'un précédent sondage de ces mêmes entreprises par le KOF, qui en mai dernier laissait augurer une inflation sur douze mois de 1,6% et des hausses salariales en 2025 de même ampleur. En janvier, les instances patronales envisageaient encore de relever les salaires de 1,8%.
Le KOF rappelle tabler pour sa part sur une inflation de 1,0% d'ici un an, qui laisserait aux salariés une amélioration de 0,6% de leur rémunération.
Conjoncture et marché du travail "défavorables"
Invité de l'émission Forum lundi, Mathieu Grobéty, directeur de l'Institut d'économie appliquée de l'Université de Lausanne (CREA), a jugé cette prudence des entreprises légitime.
"On voit une conjoncture à venir relativement défavorable. Ce n'est pas catastrophique mais pas excellent non plus", analyse-t-il.. Et de l'autre côté, on a un marché du travail avec une dynamique plutôt négative avec 20'000 chômeurs de plus en l'espace d'une année et 20% en moins de places vacantes. C'est le signe d'une décélération de l'activité sur le marché du travail."
Pour le spécialiste, la prudence des entreprises s'explique aussi car elles cherchent à tout prix à éviter les licenciements. "Se séparer du personnel avec un savoir-faire est extrêmement coûteux", ajoute-t-il.
Des hausses diverses selon les secteurs
Dans le détail, l'hôtellerie-restauration, en délicatesse chronique avec ses effectifs, devrait mener le bal en matière de hausses salariales, avec des attentes moyennes de l'ordre de 2,7%. Les services à forte intensité de connaissance telles l'information et la communication (+1,8%) devraient aussi se montrer parmi les plus généreux avec leurs employés.
Commerce de détail (+1,1%) ou de gros (+1,2%), fabrication d'équipement électriques (+1,2% également) et construction de machines (+1,3%) en revanche préfèrent rester prudents, nonobstant une petite embellie sur la conjoncture européenne. Les salariés dans les domaines de la santé et de l'action sociale (+1,3%) risquent aussi de voir leurs rémunérations réelles se contracter.
ats/ther