En Europe, les bourses ont terminé en forte baisse lundi. La Bourse de Paris a perdu 1,42%, tombant à 7148,99 points, son plus bas niveau depuis mi-novembre. Londres a cédé 2,04%, Francfort 1,82%, Milan 2,27% et la Bourse suisse 2,63%. L'indice paneuropéen Stoxx 600 a chuté de 2,17%.
La Bourse de New York a conclu sur une chute brutale lundi, frôlant la panique dans le sillage de la déroute des autres marchés boursiers. L'indice Dow Jones, au cours de sa pire séance depuis 2022, a cédé 2,60%. Le Nasdaq, au plus bas depuis mai, a lâché 3,43% et l'indice élargi S&P 500 3%.
Rapport sur l'emploi américain
"L'élément déclencheur: un rapport sur l'emploi américain" publié vendredi, qui a fait décrocher "les actions et les rendements obligataires" à Wall Street, a commenté Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management.
Dans le détail, aux Etats-Unis, le taux de chômage américain en juillet a augmenté plus que prévu à 4,3% contre 4,1%. C'est le plus haut taux de sans-emploi depuis octobre 2021.
Dans la foulée de cette publication, les rendements obligataires ont nettement baissé, ce qui laisse présager que la réserve fédérale (Fed) pourrait procéder à des baisses de taux plus drastiquement qu'attendu.
Bourses asiatiques plus exposées
Sur les bourses asiatiques, la chute des indices était bien plus marquée. Tokyo a connu une séance en chute libre. Son indice vedette, le Nikkei, a dévissé de 12,4%, reculant de 4400 points sur la séance, sa pire baisse historique, la précédente remontant au krach boursier d'octobre 1987. L'indice élargi Topix a sombré de 12,23%.
Taïwan tombait de plus de 8%, et Séoul décrochait de plus de 9%.
Recul plus modéré pour les bourses chinoises
Les Bourses chinoises reculaient plus modérément, l'indice Hang Seng de Hong Kong lâchant 2,13% dans les derniers échanges. L'indice composite de Shanghai a reculé lui de 1,54% et celui de Shenzhen de 1,85%.
Sur le marché des changes, le dollar chutait de 2,17% à 143,35 yens, et l'euro de 1,99% à 156,72 yens. Le bitcoin dévissait quant à lui de 11,70% à 52.217 dollars.
Une situation pas si alarmante
Invité dans Forum, Samy Chaar, chef économiste à la banque Lombard Odier, se veut rassurant. Il rappelle que les chiffres sont moins mauvais que ce que pouvait laisser présager le rapport de vendredi. "En réalité, l'économie américaine se tient bien. Son marché de l'emploi n'est peut-être pas si vulnérable que ça."
"Il y a eu des distorsions en juillet aux États-Unis, des facteurs liés à la météo, des ouragans qui ont empêché certaines personnes de se rendre au travail. Et cela s'est vu dans les chiffres du chômage", analyse l'économiste. "On n'a pas des entreprises qui sont en train de se libérer de leur force de travail, de faire des plans de licenciement ou d'avoir beaucoup d'inscriptions au chômage." Samy Chaar conclut: "La situation ne nous paraît pas celle d'une économie en passe d'entrer en récession."
ats/ther/kkub
Cryptomonnaies également concernées
Les investisseurs en cryptomonnaies n'échappaient pas lundi au mouvement de sauve-qui-peut qui s'emparait des marchés financiers mondiaux.
"Pour la première fois depuis le mois de février, la valeur du bitcoin est passée sous les 50'000 dollars", note Timo Emden, du cabinet éponyme Emden Research.
Vers 13H30 GMT, le bitcoin chutait de 13,49% à 51'161,50 dollars, peu après avoir plongé de plus de 16% et glissé jusqu'à 49'212,74 dollars, un plus bas en près de six mois. Son dauphin l'ethereum abandonnait plus de 23% à 2260 dollars.