![La Suisse a connu un boom économique historique du tourisme international l’an passé. [Keystone - Yanik Buerkli]](https://img.rts.ch/articles/2024/image/xoydhx-28413011.image?w=1280&h=720 "La Suisse a connu un boom économique historique du tourisme international l’an passé. [Keystone - Yanik Buerkli]")
Les nuitées hôtelières à un niveau record l'an passé en Suisse
Le tourisme suisse se porte bien. Le redressement de la demande en Asie du Sud-Est, la poursuite de la forte croissance en Amérique du Nord, ainsi que la présence fidèle des touristes suisses ont plus que permis de compenser le retard encore non rattrapé du premier marché extérieur, l'Allemagne.
"L'année 2023 confirme la place importante du tourisme dans notre économie", s'est félicité jeudi Martin Nydegger, directeur de Suisse Tourisme, lors de la conférence de presse annuelle. Les nuitées hôtelières ont totalisé 41,8 millions d'unités, en hausse de 9,2% sur un an ou de 5,6% par rapport à 2019, Suisse Tourisme utilisant pour la dernière fois les chiffres d'avant la pandémie comme base de comparaison.
"Vous allez entendre de nombreuses fois le mot record dans ma présentation", a renchéri Marc Gindraux, chef de division Territoire et environnement chez l'Office fédéral de la statistique (OFS). Un "important jalon" a été en effet franchi, la barre symbolique des 40 millions de nuitées ayant été largement franchie après une année 2022 déjà solide.
![Martin Nydegger, directeur de Suisse Tourisme, lors de la présentation des chiffres de l'année 2023. [KEYSTONE - ENNIO LEANZA]](https://img.rts.ch/articles/2024/image/8wf4u5-28412889.image?mw=640 "Martin Nydegger, directeur de Suisse Tourisme, lors de la présentation des chiffres de l'année 2023. [KEYSTONE - ENNIO LEANZA]")
Intérêt des Américains
L'intérêt des hôtes en provenance des Etats-Unis, déjà fort lors de l'exercice précédent, s'est confirmé. Leurs nuitées ont progressé de 23,7% par rapport à avant la pandémie à 3 millions d'unités.
Les touristes d'Asie du Sud-Est (Indonésie, Malaisie, Singapour, Thaïlande) ont de leur côté généré 754'000 nuitées, soit 25% de plus qu'en 2019. Toutefois, la Chine et Taiwan restent encore, avec leurs 817'000 nuitées, largement en deçà des chiffres de 2019, à hauteur de 56%, tout comme le Japon.
En Europe, le niveau de l'avant-pandémie n'a pas été atteint par le premier marché extérieur, l'Allemagne, et pas non plus pour l'Italie et la Belgique, seuls pays à avoir du retard à rattraper. Malgré une conjoncture plus difficile et une plus grande sensibilité au prix, Martin Nydegger a bon espoir de voir revenir les touristes allemands en nombre. La France et la Grande-Bretagne ont par contre dépassé les niveaux d'avant la crise sanitaire.
Croissance soutenue sur un large front
Au coude à coude avec les nuitées des hôtes de l'étranger, avec 20,8 millions de nuitées, les voyageurs en provenance de Suisse sont restés fortement présents, leur fréquentation étant en hausse de 16,3% par rapport à 2019.
Onze des treize régions touristiques étudiées par l'OFS ont inscrit une croissance, les progressions les plus fortes ayant été enregistrées dans les zones urbaines, Bâle, Zurich et Genève. Seulement les Grisons et le Tessin ont essuyé une baisse des nuitées et cela tient plutôt à une normalisation de la demande, après une explosion pendant la pandémie.
En 2024, la normalisation devrait se poursuivre, selon Suisse Tourisme. Pour les nuitées hôtelières des hôtes résidant en Suisse, cela signifie un recul probable de 2,5% par rapport à 2023. Les nuitées des touristes venus d'Europe devraient, quant à elles, augmenter de 3,3% et celles des touristes de pays lointains de 15%.
Dans sa stratégie, Suisse Tourisme se fixe l'objectif d'une part de 45% de fréquentation suisse, 35% des marchés européens et 20% de ceux lointains. "Si nous tendons vers cet objectif, il y a encore à faire pour y parvenir", selon Martin Nydegger.
>> L'interview dans le 12h de Marc Gindraux, vice-directeur de l’Office fédéral de la statistique :
![Marc Gindraux, directeur de l'Office fédéral de la statistique (OFS). [https://www.stnet.ch/ - DR]](https://img.rts.ch/articles/2024/image/qi0hkl-28413031.image?w=960&h=384)
https://www.stnet.ch/ - DR ats/jfe
Publié Modifié
La région et la ville de Genève parmi les lieux les plus attractifs
A Genève, le nombre de nuitées a augmenté de près de 11% par rapport à 2019. Il s'agit de la hausse la plus spectaculaire de Suisse.
Touristes Suisses allemands en tête
Les touristes qui l'ont le plus plébiscité sont "principalement des Suisses", constate Adrien Genier, directeur de Genève Tourisme, dans Forum jeudi soir, et en particulier les Suisses allemands.
Il assure qu'ils "ont redécouvert Genève pendant le Covid", en notant que la "destination peut être exotique" pour eux.
"En tête les Suisses allemands, puis l'Amérique du Nord, principalement les Etats-Unis", détaille l'invité au micro de la RTS.
De nombreux lieux touristiques
Selon lui, Genève attire grâce aux nombreux lieux touristiques qu'elle compte: "le jet d'eau" qui "est une icône", "l'horloge fleurie, la cathédrale, la chaise cassée des Nations Unies et le CERN avec le portail de la science", liste-t-il.
Grâce au tourisme de loisirs
Adrien Genier explique cette croissance par la reprise du tourisme d'affaires en groupe qui a besoin de se faire en présentiel, mais surtout par la reprise du tourisme de loisirs.
"Tout ce qui concerne l'activité de la 'Genève internationale' (...) a recommencé très très vite. Tout le monde s'est rendu compte qu'on avait besoin de ces rencontres en physique", remarque-t-il en évoquant les congrès médicaux et d'associations internationales.
"Par contre, ce qu'il reste encore en attente, c'est tout le voyage d'affaires individuel", tempère le directeur de Genève Tourisme. "Si on a cette croissance (...) c'est principalement dû au tourisme de loisirs."
Pas encore assez de nuitées
Malgré cette croissance fulgurante, des inquiétudes persistent, comme celles concernant le taux d'occupation qui doit être amélioré. Mais rien à voir avec le fait qu'il y a éventuellement trop d'hôtels, rétorque Adrien Genier.
"On n'est pas encore dans des taux de remplissage (...) qui sont ceux qui sont nécessaires pour une ville comme Genève (...) qui a besoin d'un taux d'occupation et d'un prix moyen élevé pour permettre des réinvestissements dans les établissements hôteliers qui sont très sollicités."
>> Ecouter l'interview complète d'Adrien Genier dans Forum :
