En Suisse, les offres d’emplois sont en baisse révèlent les deux principaux indicateurs du marché (-11% pour le job market index de Adecco et -13% pour le job tracker de l’Uni Lausanne). Cette tendance varie selon les cantons. A Genève, par exemple, où l’économie est principalement basée sur les services, la baisse est plus modérée. En revanche, dans des cantons comme le Jura ou Neuchâtel, où l’industrie et l’horlogerie subissent un ralentissement significatif, la diminution des offres d’emploi est nettement plus marquée.
On observe donc une chute des offres d’emploi dans plusieurs domaines: une baisse de 20% dans les métiers de bureau, l’informatique et la santé, une diminution de 12% pour l’industrie et un recul de 8% pour les postes de cadres dirigeants. Toutefois, le secteur de la construction fait figure d’exception avec une hausse de 10% des offres d’emploi.
Retour à la normalité dans la restauration
Dans ce contexte, le secteur de la restauration, autrefois durement touché par la crise du Covid, semble reprendre son souffle. Faute de personnel, à l’été 2022, la brasserie de Montbenon à Lausanne avait dû fermer sa cuisine à midi, une période qui n'est plus qu'un lointain souvenir, explique mardi dans le 19h30 de la RTS Christophe Roduit, associé de la brasserie.
"Il y a quand même davantage de gens qui postulent, que ce soit des candidatures spontanées ou des réponses à des annonces. L’intérêt de travailler dans le secteur de la restauration paraît avoir fait un retour", affirme-t-il.
C’est un véritable soulagement pour les patrons qui ont dû faire face à des demandes inhabituelles ces dernières années. Johan Zeggaï, directeur associé de la Brasserie de Montbenon, témoigne: "Nous avions un cuisinier qui souhaitait travailler uniquement en semaine, jamais le week-end, ni le soir, et cela, en horaires continus, pour un salaire de 9000 francs par mois. Des choses incroyables, ces demandes-là n'existaient pas auparavant".
Soulagement dans le domaine de la santé
Au cours des dernières années, le recrutement de personnel dans les hôpitaux et les permanences médicales a aussi été particulièrement difficile. Mais ces derniers mois ont vu un changement radical.
Aurélie Meynet, directrice opérationnelle de la Clinique de Genolier, explique qu’il était nécessaire de publier de nombreuses annonces pour recruter du personnel durant la période Covid et post-Covid. "Aujourd’hui, la situation a complétement changé. Les candidats viennent spontanément. Nous avons donc beaucoup plus de choix en matière de recrutement", souligne-t-elle.
Quatre ans et demi après les bouleversements dus au Covid, le marché du travail se normalise. La pénurie de main-d’œuvre qualifiée, un problème dont on parlait beaucoup ces deux dernières années, à l’exception de certains secteurs très spécifiques, est également en train de s’estomper.
Sujet TV: Nicolas Rossé
Adaptation web: Miroslav Mares