Les prix de l'électricité peuvent parfois être négatifs en raison d'une surproduction
Le 12 mai, par exemple, le mégawattheure était vendu à -140 francs. Un phénomène similaire est apparu en France, en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, où le prix s'est effondré, à -200 francs. En cause: une production au plus haut et l'impossibilité de stocker l'électricité.
"Le mécanisme de prix dépend de l'offre et de la demande. Le week-end, il y a moins de demande, moins de consommation, alors que la production qui vient du vent, de l'eau ou du soleil reste stable", explique dans le 19h30 Johann Ruffieux, chargé de l'approvisionnement en électricité chez Groupe E.
Achat en avance par les fournisseurs
Pourtant, ces prix négatifs ne vont pas se répercuter sur votre facture, car les fournisseurs achètent une large partie de l'électricité en avance. Seule une petite quantité est acquise quotidiennement sur les marchés.
"On achète une année à l'avance pour maîtriser le risque. Si on achète tout au dernier moment et que les prix s'envolent comme en août 2022, on a des prix qui explosent", note Corinne Andrist, spécialiste des prix et tarifs à la Commission fédérale de l'électricité (ElCom).
Heures creuses
Les consommateurs pourraient bénéficier de ces prix particulièrement avantageux par la mise en place d'heures creuses la journée, à l'image de ce qui se fait la nuit.
Fabien Deillon, propriétaire de chambres d'hôtes, doit changer la literie pratiquement tous les jours. Il lave ce linge tard le soir. "J'ai chargé la machine avec le linge des clients qui sont partis et je l'ai programmée de manière à ce qu'elle démarre ce soir après 22h", illustre-t-il dans sa buanderie.
Le logeur profite des tarifs avantageux du lundi au vendredi, de 22 heures à 6 heures. Le kilowattheure, facturé 30 centimes pendant la journée, coûte neuf centimes de moins la nuit.
L'an dernier, sa compagne et lui ont consommé 60% de leur électricité durant cet horaire nocturne. De quoi économiser 750 francs.
Vers la fin d'un système?
Les heures creuses, la nuit, pourraient néanmoins devenir obsolètes avec le développement des énergies renouvelables.
"Il va certainement y avoir des changements et des adaptations. Les gestionnaires de réseau sont en pleine réflexion, et l'ElCom aussi", souligne Corinne Andrist.
Charlotte Onfroy-Barrier/ami