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Les Suisses laissent moins de pourboire en raison de l'inflation

Pourboires numériques: interview de Marcel Stadelmann. [Keystone]
Quatre Suisses sur dix laissent moins de pourboire à cause de l’inflation, selon un sondage / Le 12h30 / 2 min. / le 27 juin 2024
Les pourboires sont victimes de l'inflation, qui grève le budget des ménages suisses. Selon une étude publiée jeudi par la banque Cler, 40% des Suisses et des Suissesses choisissent de laisser moins d'argent en plus de la facture. Le secteur de la restauration est particulièrement touché.

"Moins d'argent, moins de pourboire", résume l'étude, qui rappelle que l'inflation pèse sur le budget de 80% de la population. Elle pèse même fortement ou très fortement pour 43% de ces personnes. La tentation est donc grande de laisser un montant moins élevé pour les pourboires.

Cette tendance a un impact sur le revenu de plusieurs corps de métiers, particulièrement dans la restauration. "On constate effectivement qu'il y a un petit peu moins de pourboires", a confirmé Alexandre Belet, le président de GastroLausanne, jeudi dans le 12h30 de la RTS. "Mais c'est lié à la situation propre de chaque personne et à son revenu mensuel."

Le président de la faîtière des restaurateurs et hôteliers lausannois souligne cependant que contrairement à certains pays, notamment les Etats-Unis, le système de revenu des employés de ce secteur n'est pas basé sur le pourboire. "Nous avons un système qui est basé sur une CCNT avec des salaires convenus entre les syndicats et le patronat", explique-t-il. "Cela permet à nos employés d'avoir une situation économique connue et certaine pour pouvoir vivre."

Amabilité du personnel et qualité du service

Les sondés affirment toutefois que l'amabilité du personnel et la qualité du service ont davantage de poids sur le montant laissé que leur situation financière. Le restaurant reste par ailleurs l'endroit où les Suisses donnent le plus. Selon l'étude, le pourboire moyen y est de 9 francs pour une addition de 200 francs (4,5%), alors que chez le coiffeur, il ne s’élève qu’à 5,5 francs pour un service du même montant (2,5%).

L'étude relève également que le pourboire dépend aussi fortement du moyen de paiement. En espèce, l'argent laissé en plus dépendra de la monnaie qu'il reste au fond du porte-monnaie pour un quart des sondés. L'essor des paiements par carte et via un smartphone a également des répercussions sur les habitudes. 40% des personnes interrogées laissent ainsi moins de pourboire lorsqu'ils utilisent ces paiements numériques.

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Loïc Delacour/edel

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