Nestlé sous enquête pénale après l'utilisation de filtres à charbon actif pour l'eau Henniez
Le scandale des traitements interdits sur les eaux minérales de Nestlé est arrivé en Suisse en début d'année. Nestlé Waters a reconnu aussi avoir utilisé des procédés de dépollution interdits pour sa marque Henniez. Par ailleurs, cette affaire soulève aussi la question de la tromperie du consommateur, mais aucune plainte n'a été déposée à ce titre.
Lors d’un contrôle en juin 2020, le chimiste cantonal vaudois découvre que Henniez filtre son eau, une pratique interdite par la loi. Mais le filtre est retiré seulement fin 2022. L'affaire a été révélée en janvier 2024.
>> Lire : Nestlé a aussi utilisé des traitements interdits dans l'eau minérale Henniez
Pendant deux ans et demi, les consommateurs ont donc acheté une eau qui ne correspondait pas à l’étiquette définie par la loi, sans en être avertis, mais qui a subi le même procédé que ce qui se fait pour l'eau du robinet. En Suisse, l’eau minérale naturelle ne doit en effet pas être traitée, ni filtrée.
Un fait rarissime
Le chimiste cantonal vaudois a donc choisi de dénoncer l'entreprise vaudoise au Ministère public. Une telle situation est rarissime en Suisse, comme l'explique Stéphane Grodecki, chargé de cours à l'Université de Genève et avocat, vendredi dans le 19h30.
>> Lire : Le silence du chimiste cantonal vaudois sur l'affaire d'Henniez a profité à Nestlé
"Une dénonciation, parce qu'on considère que l'aspect pénal est arrivé, est quelque chose de très rare dans le travail du chimiste cantonal. Le plus vraisemblable maintenant, c'est que le Ministère public vaudois va interpeller Nestlé pour avoir des explications et pour déterminer s'il doit ouvrir une instruction, s'il doit clore immédiatement la procédure, ou s'il doit sanctionner", développe-t-il.
Désormais, Nestlé Waters encourt une amende pouvant aller jusqu'à 40'000 francs. Si la somme semble dérisoire pour le géant de l'agroalimentaire, le risque se situe plutôt au niveau du dégât d'image.
>> Lire : Scandale Henniez: Nestlé Waters avait initialement demandé une "dérogation" à la Confédération
Elisa Casciaro/jfe