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Neuf ans après le dieselgate, ouverture du procès pénal de l'ancien patron de Volkswagen

Le procès de l'ancien patron de Volkswagen Martin Winterkorn a démarré en Allemagne, neuf ans après le scandale des moteurs truqués
Le procès de l'ancien patron de Volkswagen Martin Winterkorn a démarré en Allemagne, neuf ans après le scandale des moteurs truqués / 19h30 / 2 min. / le 3 septembre 2024
Le procès au pénal de l'ancien patron de Volkswagen Martin Winterkorn dans le "dieselgate" s'ouvre mardi, près de neuf ans après la révélation de ce scandale de moteurs truqués au retentissement mondial, qui a ébranlé le secteur automobile.

Agé aujourd'hui de 77 ans, Martin Winterkorn est notamment accusé de "fraude en bande organisée". En septembre 2015, Volkswagen a admis avoir truqué 11 millions de voitures pour qu'elles affichent des niveaux de pollution en émissions d'oxydes d'azote bien inférieurs à la réalité.

L'ancien patron du premier constructeur automobile européen encourt devant le tribunal de Brunswick, dans le nord du pays - non loin du siège historique du constructeur à Wolfsburg - jusqu'à 10 ans de prison.

Santé fragile

Son procès, initialement prévu pour l'automne 2021 avec quatre autres anciens dirigeants, a été reporté et dissocié en raison de l'état de santé fragile de Martin Winterkorn après plusieurs interventions chirurgicales.

Appelé à témoigner récemment dans un autre procès civil contre Volkswagen, il est apparu très affaibli au quatrième et dernier jour de son audition, selon un avocat présent.

Pourra-t-il supporter le rythme d'un long procès avec des audiences prévues jusqu'à mi-2025 ? Il va devoir se rendre à Brunswick deux fois par semaine, depuis son domicile à Munich, en Bavière.

>> Les précisions dans le 12h30 :

Neuf ans après le dieselgate, le procès pénal de l'ancien patron de Volkswagen s'ouvre. [Keystone - Patrick Pleul]Keystone - Patrick Pleul
Neuf ans après le dieselgate, le procès pénal de l'ancien patron de Volkswagen s'ouvre / Le 12h30 / 1 min. / le 3 septembre 2024

Neuf millions de véhicules truqués

Cet ingénieur de formation a dirigé l'empire Volkswagen de 2007 à 2015 avant de démissionner après l'éclatement du scandale. Sous sa direction, le groupe et ses marques VW, Audi, Skoda et Bentley, entre autres, est passé de 330'000 à plus de 600'000 employés, et les ventes ont grimpé de 6,2 à 10 millions de véhicules dans le monde.

La justice reproche à Martin Winterkorn d'avoir permis la vente de véhicules équipés de logiciels truqueurs, malgré sa connaissance de leur existence.

Cela concerne neuf millions de véhicules, avec des dommages estimés à plusieurs centaines de millions d'euros. La fraude présumée s'étend de 2006 à 2015, mais l'accusation n'a retenu qu'une partie de cette période contre l'accusé.

Faux témoignage

Martin Winterkorn devra aussi répondre de faux témoignage devant une commission d'enquête parlementaire en 2017, quand il a déclaré n'avoir appris l'existence des dispositifs truqués qu'en septembre 2015. L'accusation affirme qu'il a été informé plus tôt cette année-là.

Enfin, il est accusé de manipulation de marché: une fois la fraude sur les moteurs découverte aux Etats-Unis à l'été 2015, Volkswagen risquait de lourdes amendes et une chute de son cours en Bourse. Cependant, les investisseurs n'ont été avertis que le 22 septembre de la même année, après que le scandale a éclaté.

Le point central du procès sera donc de déterminer quand exactement Martin Winterkorn a pris connaissance de la fraude massive et comment il a géré ces informations.

ats/miro

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