Le paysage industriel suisse subit des transformations significatives avec la délocalisation et la fermeture de certaines usines emblématiques. Hero a récemment annoncé la délocalisation de sa production en Espagne et cet exemple n’est pas isolé.
C’est en Slovaquie que le groupe Mondelez fabrique désormais le Toblerone, Ovomaltine est encore produit en partie à Berne mais aussi à Bangkok, Shanghai ou encore Melbourne. Les Sugus, quant à eux, sont produits entre la Chine et la France par le groupe américain Wringley.
Dans cet épisode, François Gabella, vice-président de Swissmem et membre du comité d’Economiesuisse, analyse les raisons pour lesquelles de nombreuses entreprises suisses délocalisent leur production et les impacts sur le paysage économique helvétique. "Il s'agit d'élargir un peu le débat et de revenir au siècle dernier où beaucoup d'acteurs dans beaucoup de produits étaient positionnés pratiquement en exclusivité par rapport à certaines spécialités", explique François Gabella.
La Suisse continue à se différencier sur des produits sophistiqués qui demandent un savoir-faire pour intégrer des milliers de composants
Certaines entreprises comme Camille Bloch choisissent de rester en Suisse malgré les coûts que cela peut représenter. "Chaque décision a son prix", affirme Daniel Bloch. Troisième génération à la tête de la société, il fait fabriquer ses Ragusa et ses Torino à Courtelary, dans le Jura bernois. Il nous explique ce choix dans cet épisode.
Quant à l'usine d'Hero en Argovie, Ricola a annoncé le 18 septembre l'avoir rachetée. L’objectif du groupe Ricola est d’augmenter les capacités afin de pouvoir continuer à répondre à la forte croissance de la demande internationale. L’entreprise, qui revendique la qualité suisse de ses produits, est aujourd’hui, comme Camille Bloch, toujours tenue par la famille fondatrice.
Ces modèles peuvent-ils durer? Ces entreprises qui délocalisent sont-elles remplacées par de nouveaux venus?
Julie Winz