Les voitures électriques devaient être l’avenir de la mobilité individuelle motorisée et une partie de la solution pour diminuer les émissions de CO2. Force est de constater qu'après un boom ces cinq dernières années, les ventes ralentissent.
En Suisse, depuis le début de l’année, et pour la première fois, le nombre de nouveaux véhicules électriques vendus n’est plus en augmentation. Il stagne au même niveau que l’an passé à la même période.
Dans le secteur de la mobilité individuelle motorisée, la transmission électrique a pourtant fait une entrée fracassante. Les véhicules entièrement électriques représentaient moins de 2% des nouvelles immatriculations en Suisse en 2018. En 2023, leur part s’élevait à plus de 20%.
Coup de frein sur les ventes
Pour la faîtière des importateurs suisses, la raison de ce ralentissement est simple. "Les gens passionnés par l'électromobilité ont acheté une voiture électrique, mais il s'agit maintenant d'atteindre le grand public", explique Peter Grünenfelder, le président d’auto-suisse, la faîtière suisse des importateurs, dans le 19h30 de la RTS.
Convaincre cette nouvelle clientèle sera un défi. La volonté d’acheter une voiture électrique a légèrement diminué entre 2022 et 2023, selon le baromètre Baromètre TCS de l'e-mobilité. Pour le lobby de l’auto, c’est aux pouvoirs politiques de créer les conditions pour permettre à l'électromobilité de se développer.
Électrique à la traîne
Mais malgré des progrès rapides, les voitures électriques souffrent encore d'écueils: l’autonomie n’est pas toujours à la hauteur des attentes, les systèmes de recharge ne sont pas unifiés et insuffisants. Quant au prix d’achat, il reste plus élevé que pour les voitures traditionnelles.
De vouloir passer d’une monoculture du pétrole à une monoculture de la batterie ou de l’électricité n’est pas une bonne chose
Le journaliste spécialisé dans l’automobile Jérôme Marchon estime dans le 19h30 que les pouvoirs publics ont voulu imposer un changement trop rapide. "De vouloir passer d’une monoculture du pétrole à une monoculture de la batterie ou de l’électricité n’est pas une bonne chose." Il rappelle qu'entre le pétrole et l’électricité, "il existe d’autres moyens de faire avancer les voitures".
Reste qu’avec ce ralentissement des nouvelles immatriculations électriques, les objectifs visant à interdire la vente de véhicules thermiques ces prochaines années semble compliqué à réaliser.
Le changement sera peut-être plus doux et pourrait passer par les moteurs hybrides. Ces derniers continuent de gagner du terrain et sont devenus le deuxième type de motorisation en 2023 avec plus 90'000 immatriculations. Les véhicules à combustion - avec 85'000 immatriculations essence et 24'000 diesel - restent malgré tout en pole position.
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Sujet TV: Léandre Duggan et Valentin Tombez
Adaptation web: doe