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Quel effet a vraiment la bienveillance au travail?

La bienveillance est très à la mode en entreprise. Elle génère en outre un juteux business dans le coaching de managers. Pourtant, une étude vient de montrer que ses effets bénéfiques restent à démontrer.
Les effets bénéfiques de la bienveillance sont encore méconnus. [Pexels - fauxels]
Comme un lundi - La bienveillance / L'actu en vidéo / 1 min. / le 22 mai 2024

Il est courant de penser que la bienveillance crée du bien-être au travail, ce qui en retour entraînerait une hausse de la productivité des employés. Cela semble d’ailleurs logique, puisque l’on travaille mieux dans un cadre serein et agréable.

En réalité, les études qui servent à justifier des politiques managériales et, au passage, un gigantesque business de coaching et de formation, seraient erronées. C’est en tout cas ce qui ressort d’un article de Thomas Fischer, professeur associé de leadership responsable à l’Université de Genève.

"Dans la tête"

Le chercheur a exposé des personnes à des comportements identiques de la part de managers. Or, les participants qui ont jugé que le manager était bienveillant ont obtenu de meilleures performances que les autres. Ce sont donc leurs croyances qui ont fait augmenter leur productivité et pas l’attitude du manager.

Dans le même groupe, d’autres participants ont perçu négativement l’attitude de ce même chef, ce qui s’est traduit par une efficacité inférieure.

Thomas Fischer précise que les participants "ont été confrontés au même comportement de la part du leader, mais l’ont jugé et ont réagi différemment. Cela n’est pas dû à un changement de comportement du manager. C’est quelque chose qui se passe dans la tête de nos participants".

Raisonnements simplistes

Ce qui a fait la différence, c’est la personnalité des participants. Par exemple, les salariés agréables ont tendance à percevoir leurs responsables comme agréables aussi. Les personnes ouvertes ont également des jugements plus positifs sur leurs supérieurs.

Cela ne signifie pas pour autant que la bienveillance n’a pas d’effets bénéfiques en entreprise. Pour Thomas Fischer, il convient avant tout de se méfier des raisonnements simplistes. Les mécanismes qui rendent les retours efficaces au travail sont complexes et méritent, d’après lui, des études plus poussées.

Enfin, selon le chercheur, cela ne signifie en aucune manière que la maltraitance fonctionne.

Sujet radio: Cléa Favre

Adaptation web: Simon Faraud

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