Les ventes ont grimpé de 3% à 20,6 milliards d'euros (20,2 milliards de francs), inscrivant un plus haut historique, écrit vendredi le propriétaire des marques Cartier et Piaget dans un communiqué. A taux de changes constants, la progression est de 8%. Toutes les régions ont contribué à la croissance.
Le résultat opérationnel (Ebit) est cependant ressorti en repli de 5% à 4,8 milliards et la marge correspondante atteint 23,3%.
"La demande en Chine tarde à se redresser", a déclaré le président de Richemont, Johann Rupert, lors d'une téléconférence. Le moral des consommatrices et consommateurs est toujours en berne. "Nous demeurons convaincus du potentiel de ce marché, mais il faudra du temps pour que la confiance soit rétablie", a-t-il ajouté.
Bénéfice net en repli
En fin de compte, le bénéfice net des activités poursuivies atteint 3,8 milliards, en repli de 2%. En incluant la perte des actifs de Yoox Net-a-Porter (YNAP) destinés à être cédés, le résultat net ressort à 2,4 milliards, contre 301 millions un an plus tôt. Après l'échec de la cession de la filiale de e-commerce au britannique Farfetch, Richemont avait indiqué envisager toutes les options. "Les tractations se poursuivent pour la vente d'YNAP, nous informerons à ce sujet en fin d'année", a précisé Johann Rupert.
Dans le détail, la division joaillerie qui comprend notamment la marque Van Cleef & Arpels, a vu ses ventes progresser de 6% à 14,2 milliards d'euros. L'horlogerie s'est quant à elle étoffée de 3% à 3,8 milliards. La division "autres", constituée des marques de mode et accessoires notamment, a en revanche reculé de 2% à 2,6 milliards.
Le conseil d'administration proposera aux actionnaires le paiement d'un dividende rehaussé de 2,75 francs par action. Au terme de l'exercice 2022/2023, le groupe avait versé 3,50 francs par action, dont un franc à titre exceptionnel.
Ces résultats ressortent plutôt en-dessous ou au mieux conformes aux attentes du consensus d'analystes sondés par l'agence AWP. Le dividende, anticipé à 3,23 francs, a déçu.
Un nouveau patron
Dans la foulée, Richemont a annoncé changer de directeur général. A compter du premier juin, c'est l'actuel patron de la marque Van Cleef & Arpels Nicolas Bos qui prend les commandes du groupe en remplacement de Jérôme Lambert. Ce dernier devient directeur opérationnel (COO).
Les investisseurs ont chaleureusement accueilli l'ensemble de ces nouvelles. Vers 10h45, le titre Richemont gagnait 4,7% à 143,90 francs, dans un SMI en hausse de 0,55%.
Malgré les difficultés rencontrées par le secteur du luxe, Richemont s'en tire mieux que ses concurrents, en particulier au cours du dernier trimestre de l'exercice sous revue, souligne l'analyste de Vontobel Jean-Philippe Bertschy.
La Banque cantonale zurichoise (ZKB) salue de son côté la nomination à la direction générale du groupe de Nicolas Bos, qui a fait ses preuves à la tête de Van Cleef & Arpels. L'analyste Patrik Schwendimann salue par ailleurs la position forte de Richemont dans la joaillerie, jugée meilleure que celle de son principal concurrent LVMH.
jfe avec ats