Ce dernier sera fusionné avec Fastweb, la filiale transalpine du géant bleu. Le Conseil fédéral a approuvé cette acquisition et examinera une privatisation du groupe.
"Vodafone Italia et Fastweb réuniront leurs infrastructures, leurs compétences et leurs aptitudes mobiles et fixes (...) pour faire émerger un fournisseur leader d'offres convergentes sur un marché qui se caractérise par des opportunités de croissance", a indiqué le groupe suisse dans un communiqué.
"Une opération cruciale"
Selon l'opérateur helvétique historique, "la transaction constitue une opération cruciale permettant à Swisscom de réaliser son objectif stratégique de croissance rentable en Italie" et de "renforcer considérablement son positionnement" au sud des Alpes où il est présent avec Fastweb depuis 2007.
Quant à Vodafone Italie, il est décrit comme étant "un opérateur de communication mobile de qualité desservant une très nombreuse clientèle". Son rachat permettra de combiner le réseau fixe de Fastweb aux service de communication mobile du désormais ex-opérateur britannique.
Swisscom avait confirmé fin février des "négociations exclusives" avec Vodafone concernant une acquisition des activités en Italie de son concurrent britannique.
Des synergies de 600 millions d'euros par an attendues
Cette opération doit permettre de réaliser des synergies de 600 millions d'euros par an et d'augmenter le dividende à 26 francs au titre de 2025. L'acquisition sera entièrement financée par un emprunt, qui portera l'endettement de Swisscom à l'équivalent de 2,6 fois la dette nette par rapport au résultat brut d'exploitation (Ebitda) fin 2025, "tout en maintenant un bilan solide", a insisté Swisscom, qui espère conserver sa notation de crédit "A".
Ce rachat doit être finalisé au 1er trimestre 2025. La nouvelle entité italienne de Swisscom pourra utiliser la marque Vodafone en Italie pendant cinq ans. Le groupe britannique fournira certains services moyennant une redevance annuelle initiale totale d'environ 350 millions d'euros, qui diminuera au fil du temps. Les deux groupes examineront par ailleurs "une relation commerciale plus étroite".
ats/fgn
Le rachat approuvé par le Conseil fédéral
Le rachat de Vodafone Italia n'est pas contraire aux objectifs stratégiques assignés à Swisscom, constate le Conseil fédéral dans un communiqué. Celui-ci prend acte de la transaction.
La Confédération est l'actionnaire majoritaire de Swisscom. Le Conseil fédéral a été informé à temps du projet de rachat, indique celui-ci vendredi matin.
Le gouvernement attend de Swisscom que les activités suisses et italiennes restent séparées sur les plans organisationnel et structurel. L'exigence selon laquelle Swisscom ne doit pas assumer de mandat de service universel à l'étranger reste inchangée.
Par ailleurs, le Conseil fédéral rappelle que la stratégie de propriétaire de la Confédération concernant Swisscom doit être réexaminée cette année, et ce indépendamment de la transaction. Cet examen portera sur les questions de privatisation ou de privatisation partielle de l'entreprise.
L'UDC condamne le rachat
L'UDC a d'ores et déjà condamné ce rachat avec la plus grande fermeté, qualifiant l'opération d'"irresponsable au plus haut point". Les entreprises bénéficiant de facto d'une garantie étatique ne devraient pas mettre en jeu à la légère l'argent des contribuables, écrit le parti.
Swisscom n'a manifestement pas tiré les leçons du passé, car le groupe a déjà "perdu des milliards" en Allemagne, en Hongrie et en Malaisie, ajoute le parti.
L'UDC exige du Conseil fédéral qu'il fixe des limites claires à la direction de Swisscom. Il doit mettre un terme aux agissements négligents par une action en responsabilité. Et la stratégie de propriétaire doit "impérativement prévoir une interdiction des aventures à l'étranger".
Les syndicats inquiets
Syndicom, le syndicat de la communication et des médias, dénonce une "tentative de privatisation" de Swisscom. Il demande à la Confédération, actionnaire majoritaire de l'entreprise, de garantir un service public fort dans le secteur des télécommunications.
Le syndicat estime qu'une privatisation complète ou partielle serait "extrêmement dommageable" sur plusieurs plans. Il cite le service universel, les investissements "durables et à long terme" dans les infrastructures et les nouvelles technologies.
Enfin, Syndicom rappelle que Swisscom reverse chaque année environ un demi-milliard de dividendes dans les caisses fédérales, des recettes qui viendraient à manquer si l'entreprise se privatisait.