Réagissant finalement à des rumeurs relayées ces dernières semaines dans la presse, le groupe bernois a confirmé mercredi des "négociations exclusives" avec le géant britannique Vodafone concernant une reprise totale, en numéraire, de Vodafone Italia. Au terme du rachat, la cible d'acquisition doit être fusionnée avec Fastweb, essentiellement active dans l'accès à internet.
Le géant britannique a, lui, indiqué être "entré en négociations exclusives avec plusieurs partis pour explorer une consolidation du marché en Italie". L'issue des négociations est encore ouverte, ont cependant averti les deux groupes.
Fastweb avalerait Vodafone Italia
L'offre soumise par Swisscom semble avoir eu la faveur du géant britannique. La valeur d'entreprise de Vodafone Italia représente ainsi un multiple de 26 du flux de trésorerie opérationnel et un multiple de 7,6 du résultat brut d'exploitation (Ebitda) attendus cette année, a précisé Vodafone dans un communiqué distinct.
En cas de réussite de l'opération, ce serait le petit Fastweb qui avalerait le grand Vodafone Italia. Ce dernier comptait l'année dernière 5733 employés, pour un chiffre d'affaires de 4,8 milliards d'euros, en baisse de 4,2%, et un Ebitda ajusté de 1,5 milliard, selon le rapport annuel de Vodafone Group.
Fastweb, fort de 3100 salariés, a pour sa part étoffé ses recettes de 6,1% à 2,63 milliards d'euros en 2023, représentant près de 23% des ventes de Swisscom. L'Ebitda a quant à lui diminué de 6,6% à 798 millions. La filiale italienne compte 3,5 millions de clients dans un marché des télécoms estimé à 12 milliards d'euros et décrit comme étant "l'un des plus compétitifs d'Europe" en matière de communications mobiles, a détaillé le géant bleu dans son rapport annuel.
Selon les calculs des analystes de Mirabaud, cette opération de rachat créerait le deuxième plus grand opérateur de téléphonie mobile en Italie, juste derrière TIM.
ats/juma
Titre en baisse à l'ouverture
Le titre Swisscom a ouvert en baisse mercredi matin à la Bourse suisse. Les investisseurs ne semblaient guère convaincus dans l'immédiat par le projet d'acquisition du numéro un suisse des télécoms en Italie.
Vers 9h15, l'action du géant bleu reculait de 0,7% à 506,40 francs, inversant la tendance positive d'avant-Bourse. L'indice vedette SMI montait par contre de 0,43%.
La dette de Swisscom risque d'enfler suite à cette transaction, a averti Christian Bader, analyste de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Selon lui, l'endettement net devrait passer de 7,7 milliards de francs à la fin de l'année dernière à 15,3 milliards. L'expert évoque cependant "une transaction ayant le potentiel de transformer" le groupe helvétique.