À la faveur des mesures d'économie décidées en début d'année et à la révision à la hausse des recettes, pour un montant de plus de deux milliards de francs, la situation budgétaire s'est légèrement améliorée pour les années 2025 et 2026 par rapport aux prévisions antérieures, constate le gouvernement.
Un déficit de 700 millions de francs est budgétisé pour 2025. Des fonds extraordinaires sont en effet requis pour couvrir une partie des dépenses en faveur des réfugiés ukrainiens. "Nous n'avons pas un problème de recettes, mais de dépenses", a ainsi estimé la ministre des Finances Karin Keller-Sutter en conférence de presse.
Dépenses pour l'armée et le climat
Entre le début de l'année et le mois de mai, la Confédération a en effet enregistré une hausse des recettes issues de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur le bénéfice. Estimées à 85,7 milliards, les recettes totales de la Confédération inscrites au budget 2025 sont ainsi en hausse de 3,2% par rapport au budget 2024.
Les dépenses budgétisées pour 2025 s'élèvent quant à elles à 86,4 milliards de francs. Elles sont notamment consacrées à financer l'augmentation des dépenses de l'armée, qui doivent passer à 1% du PIB d'ici 2035, et la politique climatique. De nouvelles mesures d'encouragement sont ainsi prévues en lien avec la loi sur le climat et la loi sur le CO2.
Pour la ministre des Finances, les mesures d'économie ont eu "un impact certain, mais pas durable". Ce n'est d'ailleurs que grâce à la comptabilisation à titre extraordinaire de certaines dépenses, comme l'accueil des réfugiées et réfugiés ukrainiens, que le Conseil fédéral peut présenter un budget qui répond aux exigences du frein à l'endettement.
Promotion régionale grâce à l'impôt OCDE
Les prévisions se sont améliorées pour 2026. Une partie des dépenses destinées au domaine de la migration sera encore inscrite au budget extraordinaire, tandis que les recettes devraient connaître une évolution plus réjouissante que prévu.
Le Conseil fédéral a décidé d'affecter les recettes supplémentaires provenant de l'imposition minimale des entreprises de l'OCDE à de nouvelles mesures de promotion régionales, déjà budgétisées. Ces recettes estimées à 400 millions de francs seront allouées à partir de 2026 à la transformation numérique de l'administration publique, à la décarbonisation des entreprises et au financement de la croissance dans le domaine de la formation, de la recherche et de l’innovation.
Mais selon Karin Keller-Sutter, les perspectives s'assombrissent pour 2027. Les déficits risquent d'atteindre quelque 2,5 milliards de francs, en raison d'importantes charges supplémentaires liées à l'armée, à la 13e rente AVS et aux relations avec l'Union européenne (programme Horizon pour la recherche, contribution à la cohésion, etc.).
ats/jop
Grandes lignes de la politique d'austérité définie à l'automne
La ministre PLR a réfuté l'idée de "peindre en noir" la situation pour des raisons politiques. Mais selon elle, il est essentiel que des mesures d'économie soient définies rapidement.
A la fin de l'été, le Conseil fédéral recevra les résultats du groupe d'experts chargé du réexamen des tâches et des subventions de la Confédération. Probablement en automne, il définira dans les grandes lignes les projets visant un allègement du budget pour une consultation.