Un chiffre d'affaires en repli, mais un bénéfice en nette hausse pour Nestlé l'an passé
Le chiffre d'affaires s'est replié de 1,5%, à 93,00 milliards, a fait savoir Nestlé jeudi. La progression organique des ventes a atteint 4% et la croissance réelle interne est négative à -0,3%.
L'Ebit ajusté a stagné (-0,3%) à 16,05 milliards de francs, pour une marge afférente de 17,3%. Un effet unique avait plombé la rentabilité de Nestlé en 2022.
Le conseil d'administration propose de relever le dividende à 3 francs par action, à comparer aux 2,95 francs versés au titre de 2022. L'assemblée générale du 18 avril tranchera.
Une croissance des ventes attendue cette année
Les chiffres publiés par Nestlé sont inférieurs aux prévisions des experts, qui tablaient sur un chiffre d'affaires de 93,3 milliards de francs, une croissance organique de 7,3%, une RIG stable (-0,1%), un Ebit ajusté de 16,19 milliards, un bénéfice net de 12,15 milliards et un dividende de 3,07 francs par action. Au quatrième trimestre, la croissance était attendue à 6,1%.
Pour l'exercice en cours, la direction table sur une croissance organique des ventes de quelque 4% et une "augmentation modérée" de la marge opérationnelle. Le bénéfice récurrent par action à taux de change constants devrait augmenter entre 6% et 10%. Les objectifs à moyen terme sont confirmés.
La division santé à la traîne
En téléconférence, le directeur général Mark Schneider a averti qu'à l'avenir, la croissance reposera davantage sur la progression des volumes et le mix produits. A ce titre, l'alimentation pour animaux de compagnie - respectivement la marque Purina - demeure un véritable moteur de croissance pour Nestlé. Le café et la confiserie, en particulier la barre chocolatée Kitkat, ont également soutenu les ventes.
L'unité Nestlé Health Science (NHSc), spécialisée dans les alicaments, hérite à nouveau du bonnet d'âne. Sa RIG s'est hissée péniblement à 1,6%. Cette filiale, qu'un analyste de Vontobel qualifie de "problème auto-infligé", a rencontré des soucis informatiques qui ont perturbé les livraisons.
ats/boi
La présence en Russie pas remise en question
Le groupe veveysan n'entend par ailleurs pas changer sa stratégie en Russie, où la multinationale reste active depuis l'éclatement de la guerre en Ukraine, se concentrant uniquement sur les aliments pour les nourrissons et médicaux.
Fin février, l'ONG Greenpeace a reproché à plusieurs multinationales, dont Nestlé, d'exploiter les crises pour engranger des bénéfices, ce que le groupe réfute.
Activité eaux minérales "révisée"
En marge de la publication de ses chiffres annuels, Nestlé annonce vouloir "réviser les modalités d'exploitation" de son unité Nestlé Waters. Les controverses et une plainte auront vraisemblablement poussé le géant alimentaire veveysan à agir pour assainir son activité d'eaux minérales
"Les pratiques sur certains (... ) sites de production pourraient ne pas être en phase avec le cadre réglementaire applicable", admet jeudi la multinationale. Le groupe dit regretter la situation et souligne être en contact avec les autorités compétentes pour s'assurer de la conformité des "pratiques opérationnelles".
Le patron Mark Schneider a refusé de commenter davantage la restructuration annoncée, estimant qu'il était trop tôt pour cela.
Cette prise de position intervient au lendemain du dépôt d'une plainte de l'ONG Foodwatch contre le minéralier Nestlé Waters. L'organisation reproche à Nestlé Waters d'avoir traité illégalement ses eaux en bouteille et de les avoir vendues sans en informer les consommateurs.