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Vaisselle, frigo… pourquoi la saleté crispe autant au travail?

La vaisselle sale qui traîne dans l’évier, le sandwich moisi qui reste dans le frigo… l’hygiène au travail provoque des crispations entre collègues. Cette "tragédie des biens communs", causée notamment par des biais cognitifs, n’a toutefois rien d’inéluctable.
La saleté des autres nous dégoûte beaucoup plus que la nôtre. [Pexels - Cottonbro Studio]
Comme un lundi - La saleté au travail / L'actu en vidéo / 1 min. / le 5 avril 2024

Nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à voyager entre plusieurs places de travail. En conséquence, nous sommes toujours plus confrontés à la crasse que les autres ont laissée dans leur sillage.

Ces désagréments sont le résultat de ce que l’on appelle "la tragédie des biens communs". A partir du moment où une ressource est partagée, elle est négligée.

En outre, le fait que notre comportement vis-à-vis de ces ressources communes passe inaperçu aggrave le phénomène. Nous ne retirons aucun bénéfice des efforts que nous pourrions consentir, analyse Fanny Lalot, chercheuse en psychologie sociale à l’Université de Bâle.

Tous et toutes blâmables

Malgré cela, nous avons tendance à penser que la crasse provient des autres. Notre cerveau est ainsi fait qu’il se souvient davantage des manquements de nos collègues que des nôtres.

Fanny Lalot explique que nous souffrons d’un autre biais: "Comme nous avons conscience que nous avons bu dans une tasse, que nous ne sommes pas malades et que nous savons ce qu’il y avait dans la tasse, elle nous paraît moins sale que celle de quelqu’un d’autre. Quand autrui laisse traîner des objets, ils nous paraissent plus dégoûtants que lorsque c’est nous".

Visibiliser les comportements

Des solutions existent pour lutter contre la dilution des responsabilités. Par exemple, des tâches peuvent être attribuées, telles que le fait de faire la vaisselle à tour de rôle.

Pour visibiliser les comportements, chacune et chacun peut avoir une tasse et un coin de réfrigérateur clairement identifiables.

Ces solutions peuvent toutefois paraître infantilisantes, et demandent en conséquence d’être amenées avec un ton adéquat.

Sujet radio: Cléa Favre

Adaptation web: Simon Faraud

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