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Vetropack pourrait fermer son usine de St-Prex cette année, 180 emplois menacés

Possible fermeture de Vetropack. Les 180 employés devront patienter avant de connaitre leur sort
Possible fermeture de Vetropack. Les 180 employés devront patienter avant de connaître leur sort / 19h30 / 2 min. / le 7 mars 2024
Le fabricant d'emballages en verre Vetropack évalue la possibilité de fermer son usine historique de St-Prex, dans le canton de Vaud, en seconde partie d'année. La perte de ce site, manquant de rentabilité, ne devrait pas pour autant déséquilibrer le groupe, dont la direction a assuré jeudi ne pas quitter le marché suisse.

"La situation du site de St-Prex est critique. Nous avons étudié toutes les options, mais la compétitivité et les possibilités de développement de l'usine sont négatifs", a affirmé devant les médias le directeur général Johann Reiter à St-Prex. "Sur une décennie, plus de 50 millions de francs ont été investis", a précisé Claude Cornaz, président du conseil d'administration de Vetropack.

Rencontre avec Isabelle Moret

Cette décision pourrait se traduire par la disparition "de la majorité" des 180 emplois sur le site. "La procédure de consultation a débuté aujourd'hui et devrait durer plusieurs semaines. Nous avons rencontré ce matin même la conseillère d'Etat Isabelle Moret et avons prévenu nos employés. C'est une étape tout sauf facile", déplore le patron.

Concernant les coûts de la fermeture et les mesures sociales, "impossible de les chiffrer à 100%, la procédure étant en cours", assure Johann Reiter. Le groupe explique que son site de production, plus que centenaire, souffre de sa taille, des contraintes liées à son emplacement au coeur d'une zone urbanisée et de sa compétitivité. "Sa rentabilité n'est plus assurée", indiquait jeudi un communiqué.

Le four à fusion doit être remplacé, moyennant des dépenses de 30 millions de francs, et "un tel investissement n'est économiquement pas viable dans les conditions actuelles", a poursuivi la société.

Rejet des spéculations

Face aux supputations portant sur l'abandon du marché suisse, le patron les rejette en bloc. "Nous ne nous retirerons pas de la Suisse. Je rejette toutes les spéculations que cette annonce nourrirait", avouant que St-Prex est le seul site helvétique de production de verre. "Rien n'est fait, nous attendons le résultat de la procédure de consultation".

À la question de l'expansion du groupe dans le monde, "nous sommes un groupe international soumis à des cycles, donc nous sommes obligés d'investir régulièrement là où nous sommes présents", défend Johann Reiter. Des usines en Italie, Autriche, République Tchèque ou encore Croatie, Moldavie et Lituanie ont été citées comme exemples.

Concernant l'avenir du site, propriété de Vetropack, le patron n'a pas de réponse précise à fournir. Les installations de recyclage du verre dans la région ne seraient pas concernées par l'éventuel arrêt de la production à St-Prex.

Pour rappel, au moment de sa fermeture en 2002, le site de Bülach est resté en friche plusieurs années. Racheté en 2012, c'est aujourd'hui un ensemble de logements locatifs. Les résultats de l'exercice 2023 n'ont pas été abordés, ils seront publiés le 19 mars.

Gouvernement vaudois "très préoccupé"

Dans un communiqué publié jeudi après-midi, le Conseil d'Etat vaudois "déplore cette nouvelle" et se dit "très préoccupé" par le sort des 180 employés du site. Le gouvernement en appelle à "la responsabilité sociale de l'entreprise" vis-à-vis des 180 employés.

Il souhaite que "toutes les solutions possibles et innovantes soient étudiées pour le maintien ou la transformation du site". Il appelle "tous les acteurs concernés à un dialogue constructif pour dégager des solutions pour les 180 employés du site". Par ailleurs, une task force pilotée par les services de la ministre Isabelle Moret sera lancée avec les départements concernés ainsi que les autorités de Saint-Prex, indique encore le Canton.

De leur côté, les syndicats Unia et Syna ont indiqué dans un communiqué qu'ils seront "aux côtés des travailleurs et de sa commission du personnel pour défendre le maintien des emplois et prendre toutes les mesures utiles dans le cadre de la procédure de consultation". Les deux syndicats sont les partenaires sociaux de Vetropack.

jop avec ats / Valentin Emery / juma

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L'Etat met "tout en oeuvre" pour trouver des pistes" et "maintenir les emplois"

Invitée sur le plateau de Forum jeudi soir, la conseillère d'Etat vaudoise en charge de l'Economie, de l'Innovation et de l'Emploi, Isabelle Moret, a qualifié cette annonce de "choc pour le canton de Vaud et pour toute la région".

En effet, "plusieurs générations ont travaillé dans cette entreprise", dit-elle. "Elle est emblématique pour la région de Morges (...) et c'est une mauvaise nouvelle pour le canton, le Conseil d'Etat est vraiment très préoccupé".

Pour Isabelle Moret "c'est un peu de notre savoir-faire industriel du canton qui, ici, est menacé".

"L'industrie actuellement avec le franc fort souffre, nos industries avec une forte valeur ajoutée peuvent tabler sur l'innovation. Mais les entreprises, comme la verrerie de St-Prex, qui n'ont pas cette forte valeur ajoutée, souffrent encore plus du franc fort", assure-t-elle encore.

"Maintenir le site" ou le "transformer"

"L'essentiel maintenant, c'est de développer des pistes pour maintenir le site de St-Prex, pour transformer le site", note Isabelle Moret, qui ne manque pas de rappeler que c'est à l'entreprise et aux partenaires sociaux de trouver des "solutions pour l'avenir".

En parallèle, la conseillère d'Etat a décidé de "rassembler les services spécialisés avec la commune. L'objectif, c'est de trouver des pistes (...) pour maintenir les emplois à St-Prex", indique-t-elle.

>> Ecouter l'intégralité de son interview dans Forum jeudi soir :

Vetropack envisage de fermer son site historique: interview d'Isabelle Moret
Vetropack envisage de fermer son site historique: interview d'Isabelle Moret / Forum / 8 min. / le 7 mars 2024