Résumé de l’article

  • Les États-Unis accordent un accès illimité aux puces d'IA à 18 pays alliés, excluant la Suisse de cette liste privilégiée.
  • Cette restriction pourrait impacter la recherche et l'innovation en Suisse, fortement dépendante de ces technologies américaines.
  • Le Seco négocie avec les autorités américaines pour atténuer l'impact sur l'écosystème suisse d'intelligence artificielle.
  • La Confédération est appelée à démontrer sa fiabilité aux États-Unis pour obtenir une exemption des quotas d'importation.
  • La Suisse exclue par les Etats-Unis des pays alliés pour l'accès illimité aux puces nécessaires à l'IA

    La Suisse exclue par les Etats-Unis des pays alliés pour l'accès illimité aux puces nécessaire à l'IA. [Connect Images via AFP - ANDREW BROOKES]
    La Suisse exclue par les Etats-Unis des pays alliés pour l'accès illimité aux puces nécessaire à l'IA. - [Connect Images via AFP - ANDREW BROOKES]
    Washington a récemment modifié les règles d'exportation des produits liés à l'intelligence artificielle. Désormais, seuls les pays considérés comme alliés pourront accéder à ces puces informatiques, et la Confédération n'est pas incluse dans cette liste.

    Les Etats-Unis considèrent 18 pays comme leurs alliés de confiance, incluant la France, l'Allemagne et le Japon. Selon Washington, ces nations sont dignes de recevoir un accès illimité à ces puces informatiques très puissantes, produites uniquement par des entreprises américaines.

    Il est important de noter que ces règles n'entreront en vigueur que dans quatre mois. Par la suite, bien que la Suisse puisse toujours importer ces puces, elle sera soumise à un quota limité pour les années à venir. Les experts du secteur expriment déjà leurs inquiétudes, car ces puces sont largement utilisées dans la recherche universitaire ainsi que par de nombreuses entreprises.

    >> Lire également à ce sujet : Les Etats-Unis renforcent les contrôles aux exportations de puces IA

    Dépendance de la Suisse

    Invitée lundi dans l’émission de Forum, Olga Baranova, secrétaire générale de l'association CH++, un lobby citoyen visant à renforcer les compétences scientifiques et technologiques du monde politique, a relayé les préoccupations des milieux concernés.

    Selon elle, ces technologies sont déjà présentes dans de nombreux domaines et deviendront omniprésentes dans les six mois à deux ans à venir. De plus, "l'économie et la recherche en Suisse dépendent fortement de cette technologie, car il n'existe pas d'alternative," ajoute Olga Baranova.

    Elle souligne également que les Etats-Unis dominent largement le marché, rendant difficile un approvisionnement alternatif.

    >> Les explications et l'interview d'Olga Baranova dans Forum :

    Les États-Unis restreignent l’accès des puces IA à la Suisse: interview d’Olga Baranova
    Les États-Unis restreignent l’accès des puces IA à la Suisse: interview d’Olga Baranova / Forum / 6 min. / hier à 19:00

    Bloquer les détournements chinois

    La raison pour laquelle la Suisse est exclue des pays alliés n'est pas très claire. Le document officiel du département du commerce des Etats-Unis liste les pays auxquels ils font confiance pour protéger leur technologie et qui n'ont pas de restrictions. Cependant, concernant les autres pays, aucune explication individuelle n'a été donnée.

    Néanmoins, il semble clair que l'objectif principal de cette réglementation est de bloquer l'accès à cette technologie de pointe aux pays rivaux, en particulier la Chine. Les Etats-Unis cherchent non seulement à freiner les exportations, mais aussi à empêcher les entreprises chinoises de contourner les restrictions en utilisant des filiales à l'étranger.

    Négociations transatlantiques en cours

    Olga Baranova appelle dès lors la Confédération à démontrer aux Etats-Unis que la Suisse répond aux critères pour être exemptée de ces quotas. "C'est clairement à la Confédération de démontrer notre fiabilité et de donner des garanties supplémentaires aux Etats-Unis." Elle souligne que la Suisse possède un écosystème d'intelligence artificielle et une politique d'exportation fiable.

    Le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) analyse actuellement le document et son impact potentiel sur les entreprises et les institutions de recherche. Selon lui, des discussions ont déjà commencé avec les autorités américaines pour s'assurer que cette réglementation n'entravera pas la recherche ou l'innovation en Suisse.

    Le SECO rappelle également que la Suisse accueille des entreprises américaines et leurs centres de recherche, grandes consommatrices de ces puces, à l'instar de Google.

    Sujet radio: Mathilde Farine

    Adaptation web: Miroslav Mares

    Publié Modifié