Selon les chiffres publiés, on constate une légère tendance
à la baisse du taux d'avortements depuis 2004. En 2004, le nombre
d'interruptions de grossesse se montait encore à 10’959.
Depuis, ce nombre a fluctué avec une légère tendance à la
baisse. La diminution est plus claire lorsque l'on ne prend en compte que les
interventions concernant les femmes résidant en Suisse: le taux d'interruptions
de grossesse pour 1000 femmes recule entre 2007 et 2009 de 6,7 à 6,4 chez les
femmes âgées de 15 à 44 ans et de 5,3 à 5% chez celles de 15 à 19 ans. Comme les années précédentes, environ 1% des interruptions
de grossesse pratiquées concernent des jeunes femmes de moins de 16 ans.
Qualité de la contraception
"Il ne s'agit pas d'une évolution massive, mais on voit
une tendance se dessiner", relève Sylvie Berrut, de la section Santé de la
population de l'OFS, tout en soulignant la qualité de la contraception en
Suisse.
"Nous supposons que de plus en plus de femmes ont recours à la
pilule du lendemain, surtout les jeunes", explique Sylvie Berrut. "En
parallèle, on observe aussi une légère augmentation des naissances. Il y a
peut-être des facteurs sociétaux faisant que davantage de femmes prennent la
décision d'avoir l'enfant lorsqu'elles tombent enceintes sans l'avoir prévu.
Le recours à la méthode médicamenteuse continue d'augmenter:
60% des IVG ont été effectués de cette manière, contre 49% en 2004. Enfin, 60%
des interruptions de grossesse ont eu lieu durant les 7 premières semaines de
grossesse et 35% entre la 8e et la 12e semaine. La proportion des interventions
pratiquées après 12 semaines, autorisées pas la loi seulement sur avis médical,
est de 5%.
agences/cab
Peu de "tourisme" de l'IVG
Les femmes de nationalité étrangère sont plus nombreuses à pratiquer une interruption de grossesse: en 2009, elles représentaient la moitié des femmes ayant subi un avortement et dont la nationalité était connue.
La nationalité des femmes concernées n'est pas relevée dans tous les cantons et n'est connue que pour environ 40% des interventions.
Il existe peu de "tourisme" de l'interruption de grossesse, relève l'OFS. Moins de 5% des femmes ayant eu recours à un avortement en 2009 habitaient à l'étranger.
Disparités cantonales
A noter que l'on pratique plus souvent l'avortement dans l'Arc lémanique (10% en moyenne) que dans l'espace Mittelland (5,4%). En Suisse romande, Genève a enregistré le plus haut taux d'interruption de grossesse en 2009 (14%), suivi de Vaud (9,5%) et du Jura (8,3%).
Sylvie Berrut, de la section Santé de la population de l'OFS, note également que le taux d'avortement reste bas en Suisse par rapport à ses voisins européens, même si l'OFS a renoncé cette année à livrer une comparaison exacte.
A titre indicatif, en 2008, la France affichait un taux de 17,2 interruptions pour 1000 femmes, l'Italie de 10,6 et l'Allemagne de 7,1.