Modifié

La BNS maintient son taux directeur inchangé

La baisse de l'euro a pesé sur les résultats de la BNS.
La baisse de l'euro a pesé sur les résultats de la BNS.
Sans surprise, la Banque nationale suisse opte une nouvelle fois pour le statu quo, laissant son taux directeur inchangé pour soutenir la reprise encore vulnérable. La BNS note toutefois que les banques en Suisse ont profité en 2009 du redressement des marchés. UBS et Credit Suisse, notamment, ont renoué avec les bénéfices.

La BNS a maintenu jeudi la marge de fluctuation de son taux directeur, le Libor à trois mois, entre 0,0% et 0,75%. Elle a ramené la marge de fluctuation du taux Libor (London interbank offered rate) à ce bas niveau il y a plus d'une année déjà, visant un taux d'intérêt dans le bas de la fourchette, à 0,25%.

Malgré la reprise conjoncturelle qui a bénéficié à l'économie suisse, les incertitudes se sont de nouveau accrues depuis fin mars, avec des tensions sur les marchés financiers liées à la situation des finances publiques de certains pays. Les risques d'une dégradation existent. "S'ils devaient se concrétiser et induire, au travers d'une revalorisation du franc, un nouveau danger de déflation, la Banque nationale prendrait toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder la stabilité des prix", a-t-elle annoncé jeudi.

Optimisme pour la croissance

Dans ses nouvelles prévisions pour l'économie suisse, la BNS se montre nettement plus optimiste qu'il y a trois mois et que la plupart des instituts de recherches conjoncturelles. Pour l'année en cours, elle anticipe désormais une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 2%, contre 1,5% lors de la dernière appréciation en mars.

Jusqu'ici, l'affaiblissement de l'euro face au franc a certes pesé sur les exportations, mais ces dernières ont été soutenues par une demande étrangère croissante.

Vie plus chère

Concernant l'inflation, l'institut d'émission table dorénavant sur un taux de renchérissement de 0,9% pour 2010, au lieu de 0,7% il y a trois mois. Le renchérissement annuel moyen devrait en outre s'élever à 1% en 2011 et à 2,2% en 2012.

Selon la Banque centrale, la stabilité des prix est assurée à court terme. Mais l'actuelle politique monétaire expansionniste ne pourra être maintenue pendant les trois prochaines années sans compromettre la stabilité des prix à moyen et à long terme.

agences/bri

Publié Modifié

Les banques profitent du redressement des marchés

Les banques en Suisse ont profité en 2009 du redressement des marchés financiers. Après une année 2008 marquée du sceau de la crise financière internationale, leurs bénéfices se sont accrus, même si nombreuses sont celles à être demeurées dans le rouge.

Pas moins de 49 établissements bancaires ont encore inscrit des pertes l'an dernier, contre 43 au terme de l'exercice 2008, a indiqué jeudi la Banque nationale suisse (BNS). Ensemble, elles ont toutefois limité leur déficit à 6,3 milliards de francs, après 38,9 milliards, dont une bonne moitié revenait alors à la seule UBS.

Le nombre de banques ayant dégagé un bénéfice a quant à lui atteint 276 en 2009, contre 284 un an plus tôt, pour un total de 325 (327) établissements. Ces bénéfices ont représenté un montant cumulé de 8,7 milliards de francs, en hausse de 2,9%, révèle la publication annuelle de la BNS répertoriant l'activité des banques en Suisse.

Après une année 2008 calamiteuse, UBS et le Credit Suisse ont affiché une meilleure forme au fil des mois en 2009. Les deux fleurons suisses du secteur au niveau international ont diminué leurs volumes de crédits de 20%, tout en améliorant la qualité de ces derniers. UBS a perdu 1,975 milliard en 2009.

Plus généralement, les banques Raiffeisen, cantonales et régionales ont réalisé des bénéfices, tandis que les pertes ont été le fait de banques orientées vers l'étranger, de banques en mains étrangères ou de filiales helvétiques de banques étrangères.

Hausse des réserves de la BNS

La Banque nationale suisse a vu ses réserves en devises grimper à plus de 230 milliards de francs au cours des cinq premiers mois de 2010.

Le mouvement résulte des interventions sur le marché des changes. Ces achats, survenus sous forme d'investissements en titres, ont permis de limiter le renforcement du franc.

A fin décembre 2009, les réserves en devises de la BNS se situaient à 95 milliards de francs, a indiqué jeudi à Genève Jean-Pierre Danthine, membre de la direction de l'institut d'émission.

Les nouveaux volumes induisent un risque de concentration accru, même si les considérations de politique monétaire continuent à primer.