La contraction reflète certes un fort impact de la récession économique, mais elle ressort moins prononcée que ce qui était craint. Ce constat plutôt encourageant est porté par la Convention patronale de l'industrie horlogère suisse (CP), qui a publié mercredi son recensement annuel du personnel de la branche arrêté au 30 septembre 2009.
Neuchâtel canton horloger
Reste que la crise des années 2008 et 2009 a entraîné la destruction de 4200 emplois en l'espace de douze mois.Au final, les effectifs sont retombés à leur niveau de fin septembre 2007 (48'835 travailleurs). Ils demeurent toutefois à leur deuxième plus haut depuis 30 ans, relève la CP dans son commentaire. Pour mémoire, le nombre de travailleurs avait atteint son plus bas en 1987 avec 29'809 personnes occupées.
La statistique confirme que Neuchâtel conserve son rang de canton horloger par excellence. Il concentre à lui seul plus de 27% des effectifs, soit près de 13'300 travailleurs, et un tiers des entreprises (201), alors que le total des maisons (hors succursales) reculait l'an passé de 3,2% (20 unités) à 609.
Derrière Neuchâtel, où l'emploi se concentre dans les Montagnes, figurent dans l'ordre Berne (20,2% des postes), Genève (17,3%), Jura (9,6%), Vaud (9,5%) et Soleure (8%). Dans le décompte apparaissent également les cantons du Tessin, de Schaffhouse, de Bâle-Campagne, du Valais et de Fribourg.
Le personnel affecté à la production a le plus souffert de la contraction des effectifs entre fin septembre 2008 et fin septembre 2009. Il a diminué de 9,8%, soit de 3949 travailleurs, pour chuter à 36'275. La catégorie comprend les employés dont l'activité tourne autour de la recherche et du développement.
Chômage partiel
Le personnel de direction (-4,3% à 1589 postes) ainsi que celui dédié à l'administration (-0,3% à 10'893) ont considérablement moins ressenti les effets de la récession. Au passage, la CP se réjouit de constater que malgré la baisse des effectifs le niveau moyen de qualification a progressé.
Le recours étendu aux mesures de réductions de l'horaire de travail (chômage partiel) a par ailleurs permis d'atténuer l'impact du recul des volumes d'activité.
Les apprentis sont pour leur part les seuls travailleurs à avoir vu leurs effectifs s'étoffer, avec une croissance de 3,7% à un peu plus de 1000 postes.
Secteur conventionné
L'horlogerie suisse conserve enfin son image de secteur très conventionné. La proportion des entreprises affiliées à la convention collective de travail (CCT) a ainsi grimpé à 73%, contre 69% un an plus tôt, ce qui veut dire que 85% des employés y sont soumis.
La CP note encore que plus de 70% des entreprises de la branche comptent moins de 50 collaborateurs, confirmant la prédominance des PME. L'an dernier, l'horlogerie suisse a vu ses exportations reculer de 22,3% à 13,23 milliards de francs. Mais l'heure de la reprise a sonné depuis six mois maintenant.
ats/cer