En l'espace d'un an, la monnaie unique européenne a perdu 22 centimes et même 36 centimes depuis fin 2007. Le phénomène, qui dure depuis plusieurs semaines, constitue un lourd défi à relever pour nombre d'acteurs de l'économie helvétique, à commencer la Banque nationale suisse.
L'institut d'émission a multiplié les achats de devises européennes afin d'éviter une trop vive appréciation du franc par rapport à l'euro. La BNS a renoncé momentanément à acheter des euros, a indiqué il y a une dizaine de jours son vice-président Thomas Jordan. La banque centrale a justifié l'abandon de ces opérations par le fait que les dangers de déflation sont en grande partie écartés.
L'USS craint pour les exportations suisses
La cherté du franc préoccupe fortement l'Union syndicale suisse. Son comité demande instamment jeudi à la Banque nationale de prendre des mesures pour contrer "l'appréciation destructrice du franc". Selon l'USS, le phénomène risque de causer des dommages durables à l'économie suisse d'exportation.
Le franc ne s'est pas uniquement apprécié par rapport à l'euro, mais aussi par rapport aux autres monnaies, comme le dollar, constate l'USS dans un communiqué diffusé jeudi. La compétitivité de l'industrie d'exportation suisse s'est nettement dégradée par rapport à ses concurrents, alerte l'USS.
"Pression sur les salaires, licenciements et délocalisations de pans de la production en seront les conséquences", écrit encore le syndicat. D'après son estimation, la seule appréciation du franc depuis fin 2009 devrait coûter 30'000 emplois.
ats/boi