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Le monde redoute un retour de la récession

La bourse de Madrid reflète les inquiétudes mondiales.
La bourse de Madrid reflète les inquiétudes mondiales.
Chômage américain en hausse, plans de rigueur qui se font attendre en Europe, note de l'Espagne sous pression et doutes sur la croissance chinoise, plusieurs signaux font redouter un brutal retour de la récession mondiale. Les craintes des experts sont relayées par une nouvelle chute des bourses mondiales.

La crainte majeure des économistes est celle d'une récession retombant comme un soufflé: le "double-dip recession" (récession en "double creux" ou "en W"), un scénario-catastrophe où la timide reprise de ces derniers mois serait suivie d'une brutale rechute.

Plusieurs indicateurs alimentent la crainte d'une rechute, comme la décision jeudi de l'agence de notation financière Moody's d'abaisser les notes de cinq régions de l'Espagne (Madrid, Castille-et-Leon, Estrémadure, Murcie, et Castille-la-Manche). "Les perspectives pour toutes ces régions restent négatives", estime l'agence. Celle-ci dit s'attendre à une "altération durable des performances financières de ces régions". Elle avait déjà menacé mercredi de dégrader la note souveraine espagnole.

Seul signe positif en Espagne, le Trésor a réussi à lever 3,5 milliards d'euros d'obligations à 5 ans à un taux qui est resté contenu à 3,657%, ce qui a un peu rassuré les marchés.

Des plans de rigueur qui se font attendre

La mise en garde de la Banque des règlements internationaux constitue un autre mauvaise présage. La banque centrale des banques centrales a averti lundi des risques de rechute si les gouvernements n'adoptent pas rapidement des plans de rigueur, remplaçant leurs plans de relance de l'an dernier. Faute de quoi, les marchés perdront soudainement confiance, selon les experts.

Le marché était aussi fébrile avec l'arrivée à échéance d'un prêt massif de la Banque centrale européenne aux banques de la zone euro, au taux exceptionnellement bas de 1%. L'institution de Francfort a en effet prêté il y a un an 442 milliards d'euros à plus de 1000 banques de la zone euro. La fin de cette opération et la capacité des banques à rembourser ce prêt, va être un test de leur solidité. Toutefois, la BCE a annoncé jeudi un nouveau prêt d'urgence de 111,2 milliards d'euros aux banques.

Le taux de chômage américain attendu

Les marchés attendent maintenant avec anxiété la parution vendredi des chiffres du chômage pour juin, l'un des indicateurs qui jauge le mieux la reprise ou non aux Etats-Unis. Or l'enquête du cabinet ADP publiée mercredi montre que les créations nettes d'emplois dans le privé ont chuté de 77% en juin par rapport à mai, quand les analystes attendaient une hausse. Un signe que l'économie américaine devrait renouer avec les destructions d'emplois après 5 mois d'embellie, et voir remonter le taux de chômage.

Dans ce contexte de méfiance, les bonnes nouvelles sont négligées, comme le regain de confiance des entreprises japonaises mesurées par l'indice Tankan, au plus haut depuis 2 ans en juin. Idem pour les ventes de détail en Allemagne, en hausse de 0,4% en mai, jugées comme illustrant la panne de la consommation allemande, ou encore la production industrielle française en juin, dont la croissance est la plus faible depuis août 2009.

agences/boi

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Les bourses reculent

En début d'après-midi, les bourses européennes ont toutes perdu 0,8% en moyenne après avoir dégringolé de 2% à 3% en début de séance.

En matinée, Tokyo avait chuté de 2,04% à la clôture et Shanghai avait reculé de 1,02% en raison d'un accès de faiblesse de la production manufacturière en juin.